Springboks 1995 : comment le dopage a-t-il entaché le plus grand exploit du rugby international ?

Une finale de rêve
Jonah Lomu mène les All Blacks
Un match sans essai
Une victoire symbolique
Le coup presque parfait
'Springboks jusqu'au bout'
Que s'est-il passé ?
Une équipe décimée par la maladie
Des maladies extrêmement rares
Trois causes
Van der Westhuizen ne veut pas entendre parler de dopage
Les aveux du capitaine
De l'EPO ?
'Chez nous, ça commence dès les jeunes'
Déjà cinq décès
Une finale de rêve

Le 24 juin 1995, le cœur de toute une nation bat à l'unisson. Pour la première fois depuis plus d'une décennie, toute l'Afrique du Sud est réunie autour d'un événement : la finale de la Coupe du monde de rugby entre les Springboks et les All Blacks.

Jonah Lomu mène les All Blacks

Les Sud-Africains disputent alors la première Coupe du monde de leur histoire et, qui plus est, sur leur sol. En face, les Néo-Zélandais, grandissimes favoris, avec leur joueur star : Jonah Lomu, qui vient d'inscrire un quadruplé contre l'Angleterre en demi-finale, selon RWC.

Un match sans essai

Pourtant, dans cette finale, l'ailier géant des Blacks ne marquera pas d'essai. Mieux encore, aucun joueur ne passera la ligne d'en-but ce soir-là : tout se jouera sur les pénalités. À ce jeu-là, ce sont les Sud-Africains qui vont s'imposer, 15-12, après prolongations.

Une victoire symbolique

Devant le regard ému de Nelson Mandela, François Pienaar, le capitaine des Springboks, soulève alors le trophée Webb Ellis. Une victoire qui va réunir tout un peuple, quatre ans après l'abolition de l'apartheid en Afrique du Sud, rapporte Rugbyrama.

Le coup presque parfait

À l'instar du mouvement 'black-blanc-beur' en France après la victoire des Bleus lors de la Coupe du monde 1998, l'Afrique du Sud célèbre ses héros dans une communion attendue depuis plusieurs années. Malheureusement, ce succès est entaché d'une chose : le dopage.

'Springboks jusqu'au bout'

En effet, si aucune preuve scientifique ne peut affirmer que les Springboks étaient dopés en 1995, plusieurs éléments sont assez troublants. En 2014, le journaliste français Nicolas Geay sortait le documentaire 'Springboks jusqu'au bout', qui revenait sur cette équipe.

Que s'est-il passé ?

Un documentaire qui a pour but de revenir sur les évènements qui ont suivi ce sacre : "On n'a pas de réponse, on veut ouvrir le débat qui est tabou", explique Nicolas Geay à l'AFP. Mais alors, que s'est-il passé ?

Une équipe décimée par la maladie

En 2010, le troisième ligne Ruben Kruger (en photo) meurt à cause d'une tumeur au cerveau. Il est la première victime d'une maladie dans l'équipe, mais pas la dernière. En effet, dans les années qui suivent, Joost van der Westhuizen, André Venter et Tinus Linee (pas membre de l'équipe 1995, mais évoluant dans l'équipe dans les années 90) vont également être touché par la maladie.

Des maladies extrêmement rares

Sauf que ces derniers sont impactés par des maladies très rares. Venter est atteint de myélite transverse, une maladie "qui touche une personne sur un million" explique Rugbyrama. De leur côté, Van der Westhuizen (en photo) et Linee souffrent de sclérose latérale amyotrophique, plus connue sous le nom de maladie de Charcot, "qui touche 4 à 8 personnes sur 100 000".

Trois causes

Ces maladies peuvent être provoquées par plusieurs causes, dont trois : les pesticides sur les pelouses, les chocs et le dopage. Pourtant, seuls les joueurs des Springboks ont été atteints, pas les joueurs des autres nations.

Van der Westhuizen ne veut pas entendre parler de dopage

Interrogés par les équipes de France 2 dans le cadre de ce documentaire, en 2014, Van der Westhuizen affirme : "Je ne connais pas la cause, personne ne la connaît."

Les aveux du capitaine

Or, la théorie du dopage prend encore plus d'ampleur quand on sait que, dans sa biographie, le capitaine François Pienaar, assure avoir pris des pilules à l'époque, rapporte Le Monde. Il a également affirmé à Nicolas Geay avoir eu recours à des injections de vitamines B12.

De l'EPO ?

Celles-ci sont connues pour augmenter les effets de l'EPO, un produit permettant d'améliorer l'apport d'oxygène aux muscles, augmentant ainsi de la capacité d'endurance, explique l'IRBMS. Kobus Wiese, autre membre de l'équipe en 1995, a également reconnu en avoir pris.

'Chez nous, ça commence dès les jeunes'

Le doute est donc permis sur l'utilisation de produits dopants en 1995. Nicolas Geay raconte : "Ce qui m'a marqué, c'est que beaucoup des gens qu'on a interviewés disent 'Il n'y a aucune culture de dopage dans le rugby sud-africain'. Mais quand on éteignait la caméra, c'était 'Chez nous, ça commence dès les jeunes', 'Quand on était chez les Springboks ou dans les provinces, on prenait tel produit'... Les langues se déliaient, à part pour Pienaar et Wiese qui ont un discours formaté."

"On ne pourra sûrement jamais le prouver"

Sauf qu'en 1995, l'érythropoïétine, dit EPO, était indétectable : "On ne pourra sûrement jamais le prouver et je n'affirme pas qu'ils ont pris de l'EPO, mais la question se pose quand on voit l'importance de la B12", conclut Nicolas Geay.

Déjà cinq décès

Aujourd'hui, cinq membres de l'équipe des Springboks 1995 ont perdu la vie : Ruben Kruger, Joost van der Westhuizen, James Small, Chester Williams et Hannes Strydom.

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