8 juillet 1982 : le jour où Harald Schumacher a plongé Patrick Battiston dans le coma

L'attentat de Harald Schumacher
Une violence inouïe
La nuit de Séville
Une opposition de style
Les Bleus dans l'inconnu
L'Allemagne et l'avantage psychologique
Les Allemands mettent la pression
La France retrouve son football
La France domine
L'entrée de Battiston
Le tournant du match
Direction les prolongations !
Les Bleus prennent le large
Deux buts, et deux fautes non sifflées
Un vol ?
Un après-match compliqué
Schumacher, une haine justifiée ?
Battiston en exemple
Une affaire politique
Les Allemands étaient dopés
L'attentat de Harald Schumacher

Certaines images nous hantent à vie. Et ce 8 juillet 1982, une scène va choquer le monde entier : la percussion du gardien allemand Harald Schumacher sur le défenseur français Patrick Battiston en demi-finale du Mondial 1982 entre la France et la RFA, au stade Ramón-Sánchez-Pizjuán de Séville.

Une violence inouïe

56ᵉ minute du match. Les deux équipes sont dos-à-dos, lorsque Platini trouve une ouverture lumineuse pour Battiston, qui se présente seul face au gardien allemand. Ce dernier sort comme une balle et heurte le défenseur français, après que celui-ci a pu tirer. Le contact est d'une violence inouïe et Battiston est à terre, inconscient. Il reste quelques minutes au sol, avant de sortir sur civière.

La nuit de Séville

Cette action, restée dans les mémoires, est le tournant d'un match renommé "la nuit de Séville". Retour sur les évènements de cette rencontre historique, qui a ravivé les flammes de la rivalité entre la France et l'Allemagne.

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Une opposition de style

La rigueur allemande contre la créativité française : voilà l'opposition de style de cette demi-finale de Coupe du monde 1982. D'un côté, les Bleus, menés par Michel Platini. De l'autre, la RFA de Karl-Heinz Rummenigge.

Les Bleus dans l'inconnu

Les Français ont connu un premier tour compliqué avec une victoire en trois matchs, et une défaite 3-1 contre les Anglais, avant de se reprendre au deuxième tour avec deux victoires contre l'Irlande et l'Autriche. La RFA est, quant à elle, venu à bout des Anglais et des Espagnols pour se qualifier en demi-finale.

L'Allemagne et l'avantage psychologique

Il n'y a donc pas de réels favoris avant cette rencontre même si l'Allemagne a un avantage psychologique sur une jeune équipe française, peu expérimentée.

Les Allemands mettent la pression

Dès les premières minutes, les Allemands mettent une pression énorme aux Français. Les Bleus sont étouffés par la dimension physique des hommes de Jupp Derwall, et c'est Pierre Littbarski qui ouvre la marque pour la RFA à la 17ᵉ minute.

La France retrouve son football

L'ouverture du score fait réagir les coéquipiers de Michel Platini qui décident de jouer plus haut et, après un coup-franc, provoquent une faute de Bernhardt Förster dans la surface. Le penalty est transformé par Michel Platini et, à la 27ᵉ minute, les Bleus reviennent au score.

La France domine

La fin de la première période est à sens unique et les Français font le siège de la surface allemande. Le gardien de la RFA, Harald Schumacher, se fait lui remarquer pour son agressivité et ses provocations contre les joueurs et les supporters français. Les deux équipes rentrent au vestiaire dos-à-dos.

L'entrée de Battiston

Dès le début de la seconde période, le milieu de terrain français Bernard Genghini se blesse et est remplacé par Patrick Battiston. Les tricolores insistent et Rocheteau voit son but refusé à la 53ᵉ minute. La RFA est sous pression.

Le tournant du match

C'est alors qu'à la 56ᵉ minute, Patrick Battiston s'échappe et est heurté de plein fouet par Schumacher. Le latéral français doit sortir sur civière, soutenu par son ami Michel Platini, tandis que le gardien allemand n'est pas sanctionné, malgré son 'attentat'.

"Honte à vous M. Corver, honte à vous !"

Les images du choc sont terribles. Le monde entier voit Patrick Battiston sur le sol, secoué par des spasmes. Les commentateurs français Thierry Roland et Jean-Michel Larqué n'en reviennent pas et invectivent l'arbitre, M. Corver : "Honte à vous M. Corver, honte à vous !" Patrick Battiston perd trois dents sur le coup et reste plusieurs minutes dans le coma.

Direction les prolongations !

Les Bleus sont remontés par cette injustice et accentuent leur pression, devant une foule acquise à leur cause qui siffle Schumacher à chacune de ses prises de balles. Toutefois, ils ne sont pas assez réalistes et le score reste de 1-1 à la fin du temps réglementaire.

Les Bleus prennent le large

Si la dramaturgie de cette demi-finale est déjà énorme, elle va s'accentuer lors des prolongations. Dominants, les Français vont marquer deux fois, grâce à des buts de Giresse et Trésor, et mènent 3-1 à la 102ᵉ minute.

Deux buts, et deux fautes non sifflées

Sauf qu'à la 103ᵉ minute, après deux fautes non sifflées par Corver, les Allemands contre-attaquent, et Rummenigge marque après son entrée en jeu, lui qui était annoncé blessé avant le match. Fischer égalise à la 108ᵉ minute d'un sublime retourné et le match va devoir se régler aux tirs au but.

Un vol ?

Finalement, les Allemands se qualifient en finale après un ultime échec de Maxime Bossis, qui décidera, après la rencontre, de ne plus jamais tirer de penalty de sa vie. Cette défaite est un véritable traumatisme pour l'équipe de France, qui crie au vol.

Un après-match compliqué

Ce match va raviver les rancœurs des Français à l'égard des Allemands. Le journaliste de Paris Match Jean Cau parle de "troisième guerre mondiale", et la haine contre Haral Schumacher gronde, les Français le comparant même à un SS.

Schumacher, une haine justifiée ?

De son côté, le gardien allemand va accentuer la haine à son égard en se moquant de Battiston après le match : "Je lui paierai ses couronnes" répond-il à un journaliste qui lui rappelle qu'il a cassé trois dents au défenseur.

Battiston en exemple

Patrick Battiston, quant à lui, pardonnera le gardien allemand malgré le comportement de ce dernier. Le 15 juillet 1982, devant les caméras de télévision, les deux hommes se réconcilient et Harald Schumacher assure ne pas avoir voulu blesser le Français.

Une affaire politique

Le 9 juillet, le chancelier Helmut Schmidt envoie un télégramme au président François Mitterrand en guise d'apaisement. Il affirme : "Le jugement de Dieu qui, selon la mythologie classique, est propre à chaque duel a voulu que la chance, dans ce match, échoie au camp allemand. Nous sommes de tout cœur avec les Français qui méritaient la victoire tout autant que nous."

Les Allemands étaient dopés

En 2013, la presse allemande Süddeutsche Zeitung a révélé que l'équipe de la RFA était, en 1982, soumise à un dopage de masse par la fédération, ce qui explique leur supériorité athlétique de l'époque.

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