La descente aux enfers de Yaya Sanogo, de l’équipe de France Espoirs à la D2 chinoise
Il y a dix ans, Yaya Sanogo était considéré comme l’un des attaquants français les plus prometteurs de sa génération. Physique, rapide, technique… Il avait tout pour lui.
Le 1ᵉʳ février 2013, à tout juste 20 ans, il inscrivait un quadruplé mémorable en Ligue 2 avec l’AJ Auxerre, avant d’inscrire un triplé la semaine suivante à Tours, selon les données de Transfermarkt. Un phénomène était né.
Pourtant, tout ne s’est pas passé comme prévu. Entre transfert raté, blessures et crise de confiance, la future star a cessé de briller : “Quand j'avais 16 ans, on me disait que l’attaque de l’équipe de France, quelques années plus tard, ce serait Benzema et Sanogo”, expliquait-il à Eurosport.
Aujourd'hui, l'attaquant français évolue... en D2 chinoise. Mais comme a-t-il fait pour en arriver là ? Retour sur la carrière d’un talent gâché.
À 17 ans, la plupart des joueurs sont encore en équipe réserve, ou dans des divisions inférieures. Yaya Sanogo, lui, n’est pas de ceux-là. Malgré son jeune âge, l’attaquant dispute ses premières minutes en septembre 2011 avec l’AJ Auxerre, en Ligue 1.
Toutefois, des blessures viennent stopper sa progression et le joueur ne peut empêcher la descente de son club en Ligue 2 à l’issue de la saison 2011-2012. Un mal pour un bien, car c’est en D2 qu’il va se révéler.
Auteur de neuf buts en 13 matchs, dont un quadruplé, Yaya Sanogo attire l’œil des grands clubs européens, et notamment d’Arsenal et d'Arsène Wenger, qui le recrute dès le 1ᵉʳ juillet 2013.
"Il y avait pas mal de clubs qui me voulaient (Lille, AS Rome, Tottenham…). Mais, l'intérêt qu’Arsène Wenger a porté sur moi, ça m’a directement parlé", a confié Yaya Sanogo à Eurosport.
Petit à petit, l’avant-centre fait son trou chez les Gunners et obtient même quelques titularisations en Premier League. S’il ne marque pas, il réalise de belles prestations et convainc Arsène Wenger. Il est également sélectionné à la Coupe du monde U20 et nommé au Golden Boy.
Malheureusement, le joueur enchaîne les pépins physiques. Un moment compliqué, mais qui a forgé son mental : "Malgré les hauts et les bas, je suis fier d'avoir été fort mentalement. Après ma double fracture à Auxerre, on m’a donné le surnom de “phoenix", je ne l’ai pas inventé. Avoir la force de revenir après les galères…"
Lors d’un match de pré-saison contre le Benfica en 2014, il inscrit un quadruplé et confirme les attentes placées en lui. Il s’illustre ensuite contre Dortmund en huitièmes de finale de Ligue des champions en inscrivant le premier but du match (2-0), rapporte Sofascore.
Le 13 janvier 2015, avec un seul but au compteur avec Arsenal en compétition officielle, il rejoint Crystal Palace en prêt, mais ne s’impose pas. S’ensuit un nouvel essai à l’Ajax, puis à Charlton en 2016, en deuxième division.
Les expériences s’enchaînent et Yaya Sanogo continue de décevoir. En manque de confiance, il revient dans l’Hexagone le 7 juillet 2017, à Toulouse. Avec les Violets, il peine à convaincre avec 16 buts en trois ans. Un bilan “pas dégueu” selon lui, rapporte France Football.
Malgré ce nouvel échec à Toulouse, Huddersfield décide de tenter le coup en 2021 mais, blessé, Sanogo continue sa descente aux enfers. Celle-ci continuera en Arménie, au FC Urartu, en 2022.
Finalement, c’est en D2 chinoise, au club des Qingdao Red Lions, que le Français retrouve des couleurs. Depuis son arrivée en mars 2024, il a marqué six buts en 13 matchs : “C’est vrai que j’entends souvent cette question : ‘Que devient-il ?’ Aujourd’hui, je me sens bien dans mes baskets, je suis loin de tout le monde", a-t-il confié à Eurosport.
Malgré toutes ses blessures, le joueur continue de travailler et recherche un nouveau challenge : "Le projet qui sera le plus intéressant, sur le plan sportif et financier, je m’y engouffre. En Europe, en Asie ou ailleurs, je suis vraiment ouvert à toutes les propositions."