L'histoire d'Abou Diaby, le prodige français aux 43 blessures
Élégant balle au pied, intelligent, fin... Ces superlatifs sont ceux utilisés par tous les observateurs de football pour décrire Abou Diaby sur un terrain.
Le milieu de terrain français fait partie de ces rares joueurs parfaitement complets, aussi précieux offensivement que défensivement.
Pourtant, malgré des qualités hors norme, Abou Diaby n'a jamais pu réussir à faire ce qu'il aime : jouer au football. La raison ? Un métabolisme beaucoup trop fragile pour le sport de haut niveau.
Dans sa carrière professionnelle, longue de 13 ans, le joueur n'a disputé que 208 matchs pour un total record de 43 blessures, dont certaines particulièrement graves.
Bassin, dos, ligaments croisés, mollets, hanche, tibia, genou, ischio-jambiers, cuisses, pieds, abdominaux... Dans sa carrière, le milieu de terrain a vécu une avalanche de blessures inédite à haut niveau.
Pourtant, tout allait bien pour Abou Diaby au début de sa carrière. Né à Aubervilliers le 9 mai 1986, le Français d'origine ivoirienne a rapidement monté les échelons.
En 2004, à seulement 18 ans, il dispute son premier match professionnel avec l'AJ Auxerre en Ligue 1. Pendant deux saisons, le jeune homme impressionne et séduit les dirigeants d'Arsenal, qui le recrutent en 2006.
Dès ses débuts, les fans des Gunners découvrent un joueur magnifique à voir jouer. Très aérien mais physique, il rappelle un certain Patrick Vieira, icône du club.
Sauf que le 1ᵉʳ mai 2006, le jeune Français est victime d'un tacle très dangereux de Dan Smith, un joueur de Sunderland. Blessé, il manque huit mois de compétition et la finale de Ligue des Champions contre Barcelone.
Il s'agit de la première blessure en carrière d'Abou Diaby... et elle va tout changer. De 2007 à 2009, le milieu de terrain se blesse plus d'une dizaine de fois, avec notamment des complications à la cuisse et aux fessiers.
Malgré quelques bonnes apparitions, le Français ne s'impose pas chez les Gunners. Il faut attendre la saison 2009-2010 pour que le milieu de terrain retrouve ses capacités. Il signe alors la meilleure année de sa carrière avec 29 matchs en Premier League, dix en Ligue des Champions et huit buts.
Abou Diaby n'a alors que 24 ans et vient de réaliser une saison de patron à Arsenal. Les Gunners lui proposent alors un contrat de cinq ans.
Alors qu'Arsenal est en course pour le titre, Abou Diaby renoue malheureusement avec la malchance. Avec cinq blessures en un an, il ne dispute que 20 matchs cette saison-là et les supporters commencent à s'impatienter.
Opéré de la cheville durant l'été 2011, il ne dispute presque aucune minute lors de la saison 2011-2012. Il revient une première fois en mars 2012 mais demande à sortir après une demi-heure de jeu en raison de douleurs au dos.
En mars 2013, il se rompt les ligaments croisés et est écarté des terrains pendant huit mois. Il ne jouera plus que deux matchs jusqu'en 2015, Arsenal décidant de rompre le contrat du joueur après neuf saisons.
Libre de tout contrat à 29 ans, Abou Diaby décide de retenter sa chance à l'Olympique de Marseille. Toutefois, en deux ans, le joueur ne dispute que six rencontres à cause, une nouvelle fois, d'une avalanche de blessures.
En 2019, après deux ans d'inactivité, le Français annonce sa retraite au Daily Mail. Il se livre alors au tabloïd londonien et exprime tous ses regrets : "La seule chose que j’aurais pu souhaiter, c’est que le tacle de Dan Smith arrive plus tard dans ma carrière. Si ça m’était arrivé à 28 ans, les choses auraient été différentes."
"Entre 19 et 27 ans, j’aurais eu le temps de progresser, de jouer chaque semaine et d’être le joueur que j’aurais dû être", a-t-il conclu auprès du quotidien britannique.
Au cours de sa carrière, Abou Diaby a donc connu 43 blessures dont onze blessures au mollet, sept à la cheville ou au pied, cinq à la cuisse, trois à l’ischio-jambier, deux au genou, au tibia et à la cheville ainsi que deux ruptures des ligaments croisés. Il faut ajouter à cela des pépins aux adducteurs, au bassin, au dos... Une ribambelle de problèmes de santé dont on espère qu'elle s'arrêtera avec la fin de sa carrière.