Pas de but, niveau de jeu famélique, ennui : que se passe-t-il avec l'Euro 2024 ?
1-0 et 0-0 : voici les scores des deux huitièmes de finale du 1ᵉʳ juillet à l'Euro 2024. Quelques jours avant, le 25 juin, les deux matchs de la poule C se sont terminés, pour la première fois de l'histoire de l'Euro, sur deux 0-0, selon Sofascore.
Contrairement à la Coupe du monde 2022, qui avait été une ode au jeu et à la prise de risque, cet Euro 2024 apparaît plus fade que jamais. Des tactiques rigides, un manque de créativité évident... le public est loin de se régaler en Allemagne.
En fer de lance de cette sobriété alarmante, on retrouve cinq des grands favoris : la France, l'Angleterre, l'Italie, la Belgique et le Portugal. Cinq cadors, certes, mais aucun n'a inscrit plus de cinq buts dans la compétition, en quatre matchs joués.
Pire encore, l'équipe de France est la première de l'histoire de l'Euro à se qualifier en quart de finale sans avoir inscrit un seul but dans le jeu (deux CSC et un penalty), selon Opta. Une tristesse absolue qui reflète un manque flagrant de créativité dans le jeu.
Finalement, seuls l'Espagne, l'Allemagne, la Géorgie (éliminée), l'Autriche et la Suisse proposent un jeu de mouvement agréable et porté vers l'avant. Un constat assez déprimant pour les amateurs de football.
Mais alors, comment expliquer une telle absence de jeu dans cette compétition ? Les premiers coupables sont les sélectionneurs. Que ce soit Southgate, Deschamps ou encore Tedesco, aucun des trois ne prône un jeu offensif. La prise de risque est interdite, remplacée par une possession stérile.
De plus, on ne doit pas oublier les individualités de cet Euro, qui ne répondent pas présentes. Kylian Mbappé, Antoine Griezmann, Harry Kane, Phil Foden, Romelu Lukaku, Gianluca Scamacca, Bukayo Saka, Cristiano Ronaldo… Aucun de ces joueurs ne donne pour l'instant satisfaction.
1ᵉʳ juin : finale de la Ligue des champions. 14 juin : premier match de l'Euro. Seuls 14 jours séparent ces deux dates, soit seulement deux semaines de repos pour certains joueurs. Les footballeurs ont de moins en moins de temps de récupération, et cela se voit sur le niveau de performance.
Ces dernières années, le football se veut moins idéaliste et plus réaliste, pragmatique. Cette tendance se confirme dans les systèmes de jeu actuels et rares sont les équipes encore esthète de cette philosophie (seule l'Espagne).
Enfin, on remarque également que les 10 créateurs sont moins présents aujourd'hui, moins influents. C'est le cas d'Antoine Griezmann et de Kevin de Bruyne, replacé à droite et en milieu central lors de France - Belgique.