Pourquoi aucun athlète porteur de trisomie 21 ne participe-t-il aux Jeux paralympiques 2024 ?
Les Jeux paralympiques réunissent des athlètes présentant divers types de handicaps. Toutefois, aux Jeux de Paris, aucun porteur de trisomie 21 (ou syndrome de Down) ne concourt dans les épreuves.
Comme par le passé, il est pratiquement impossible pour les athlètes porteurs de trisomie 21 de participer aux Jeux paralympiques en raison du système de classification.
Le système de classification actuelle ne comporte qu'une seule classe pour les athlètes atteint d'un handicap mental, à laquelle les trisomiques appartiennent.
De fait, puisqu'il n'existe qu'une seule catégorie liée à la déficience intellectuelle, qu'on appelle aujourd'hui "troubles du développement intellectuel" (TDI), la concurrence y est élevée pour chacune des épreuves paralympiques.
Malheureusement, comme l'indique le journal Le Monde, aucun athlète porteur de trisomie 21 n'est parvenu à se qualifier aux épreuves paralympiques, leurs performances étant inférieures à celles des autres athlètes atteints de TDI.
Selon la Fédération Internationale du Sport Adapté, la raison pour laquelle les athlètes trisomiques peinent à participer aux compétitions est liée à un surhandicap physique associé à la trisomie 21.
Selon Orphanet, portail spécialisé sur les maladies rares et les médicaments orphelins, "une hypotonie musculaire et une laxité articulaire quasi-constantes sont les conséquences habituelles" de la trisomie 21.
La nageuse française Marie Graftiaux a remporté plusieurs championnats du monde de para natation adaptée, en 200 m brasse, 100 m et 200 m papillon, 400 m 4 nages et divers relais.
Cependant, la jeune femme de 29 ans n'a pas participé aux Jeux paralympiques de 2024 en tant qu'athlète, bien qu'elle y ait figuré comme relayeuse de la flamme et volontaire.
Les athlètes porteurs de trisomie 21 et leurs familles souhaitent que les Jeux paralympiques suivent un modèle similaire à celui des Virtus Global Games (ou Jeux globaux), les plus grandes compétitions organisées à destination des athlètes atteints d'un handicap mental.
Aux Virtus Global Games, les athlètes sont répartis en trois catégories : II1 (TDI), II2 (TDI associé à une déficience physique ou sensorielle) et II3 (troubles du spectre autistique).
Selon Sporza, la chercheuse américaine Jennifer Mooradian a critiqué les Jeux paralympiques en déclarant : "Pourquoi pensons-nous que ces athlètes n'ont pas la volonté ou la capacité de concourir ? Leurs temps sont-ils plus lents ? Bien sûr, mais ils veulent quand même gagner".
Les Jeux olympiques spéciaux, à ne pas confondre avec les Jeux paralympiques, impliquent de nombreux athlètes porteurs de trisomie 21. Ils sont organisés tous les quatre ans, à un moment différent des Jeux olympiques et paralympiques.
De nombreux athlètes porteurs de trisomie 21 choisissent de participer aux Jeux olympiques spéciaux, où l'accent est mis davantage sur le plaisir que sur la performance.
"Les gens pensent que les Jeux olympiques spéciaux ne sont pas une vraie compétition parce qu'ils sont inclusifs, mais pourquoi tous les sports ne pourraient-ils pas être inclusifs ?", s'interroge Jennifer Mooradian.
D'après vous, comment les Jeux paralympiques peuvent-ils impliquer davantage d'athlètes trisomiques ? Pensez-vous qu'il est inacceptable que les Jeux ne soient pas plus inclusifs ? Faites-nous part de votre avis dans les commentaires !