Qu'est devenu Alejandro Valverde, le roi des classiques ardennaises ?
Sur les classiques, sur les grands tours, aux Mondiaux… Il était partout. Si vous avez regardé ne serait-ce qu’un peu dé vélo dans les années 2000, vous n’avez pas pu passer à côté du grand Alejandro Valverde.
Grimpeur, rouleur, sprinteur mais surtout puncheur, l’Espagnol est l’archétype parfait du coureur complet. Un cycliste qui peut être dangereux sur n’importe quel profil.
Légende du cyclisme espagnol, Alejandro Valverde a impressionné par ses qualités, certes, mais aussi par sa longévité. Un vainqueur, oui, mais aussi un battant, un guerrier, capable de se muer en parfait coéquipier quand il le fallait.
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Surnommé “El Imbatido" (L'Imbattable) par ses coéquipiers, le natif de Murcie a marqué de son empreinte toute une génération. Retour sur la carrière d’un des plus grands cyclistes de son époque : Alejandro Valverde.
Alejandro Valverde Belmonte naît le 25 avril 1980 à Murcie, dans le sud de l’Espagne. Fils d’un coureur amateur, il commence le cyclisme dès l’âge de six ans, à l’instar de son frère ainé.
Très rapidement, il se révèle être un prodige sur la bicyclette. Entre ses 11 et ses 14 ans, il remporte plus de cinquante courses, ce qui lui vaut d'être surnommé “El Imbatido” (L'Imbattable).
Ses performances piquent l’intérêt des grandes écuries et lui permettent d’intégrer l'équipe amateur élite de Banesto, puis Kelme-Costa Blanca. C’est avec cette dernière qu’il va signer son premier contrat professionnel en 2001, à 21 ans, après avoir remporté la Coupe d'Espagne amateur et le championnat national des moins de 23 ans.
Après une saison 2002 compliquée, il se révèle en 2003 en remportant une étape sur le Tour du Pays Basque, avant d’exploser aux yeux du grand public en terminant troisième de la Vuelta, avec deux victoires.
Il continue sur sa lancée en terminant deuxième des Mondiaux derrière son compatriote Igor Astarloa. Cette saison exceptionnelle lui permet de pointer à la septième place du classement UCI, pour sa deuxième année en professionnel.
En 2004, il remporte 16 courses en Espagne et termine quatrième de la Vuelta, en levant les bras une nouvelle fois sur la troisième étape. La saison 2005 confirme les prédispositions du jeune coureur qui termine deuxième de Paris-Nice et des Mondiaux et remporte une étape sur le Tour.
C’est en 2006 que l’Espagnol s’abonne à la victoire. Il commence sa saison en réalisant le doublé Flèche wallonne / Liège-Bastogne-Liège, preuve d’un potentiel exceptionnel. Il arrive en outsider sur le Tour. Malheureusement, il chute et doit abandonner. Il finit sa saison en terminant deuxième de la Vuelta derrière Alexandre Vinokourov. Une saison frustrante mais pleine de promesses pour ‘El Imbatido’, qui termine premier de l’UCI Pro Tour en fin de saison.
Après une sixième place sur le Tour de France en 2007, il s’impose une deuxième fois sur Liège-Bastogne-Liège en 2008 avant d’ajouter le Dauphiné-Libéré à son palmarès. Il est le grand favori du Tour mais va connaître une grande défaillance dans les Alpes, qui l’empêche de jouer le général, malgré une victoire lors de la première étape. Il termine premier de l’UCI Pro Tour en fin de saison.
La suite va être encore plus compliquée pour l’Espagnol. En effet, le Comité national olympique italien affirme détenir la preuve de la culpabilité de Valverde dans l'affaire Puerto, une grande affaire de dopage organisé.
Le coureur, qui avait fait du Tour sa priorité, ne va pas pouvoir participer à la Grande Boucle et décide donc de s’aligner sur la Vuelta. Ce Tour d’Espagne 2009 est sa première victoire en Grand Tour, un succès troublé par le soupçon du dopage.
Le 31 mai 2010, le TAS suspend Alejandro Valverde pendant deux ans pour dopage. Cette suspension l’éloigne ainsi des routes jusqu’en 2012 où il signe pour une nouvelle équipe : la Movistar.
Cette nouvelle aventure marque une étape fondamentale dans la carrière de Valverde. L’Espagnol va, dès son retour, se montrer tranchant sur les grands tours avec une victoire d'étape sur les routes du Tour et une deuxième place sur la Vuelta, avec trois étapes remportées.
Après une saison 2013 remplie de places d’honneur, l’Espagnol retrouve le succès en 2014 en remportant la Flèche wallonne et la Classique de Saint-Sébastien. Il se classe quatrième du Tour et reprend sa place de numéro à l’UCI.
Comme en 2006, ‘El Imbatible’ va réaliser le doublé Flèche wallonne - Liège-Bastogne-Liège en 2015. Ces succès sont une préparation idéale pour le Tour, où il va terminer pour la première fois sur le podium derrière Froome et son coéquipier Quintana.
Les années qui suivent se ressemblent pour Valverde qui va battre le record de victoires sur la Flèche Wallonne et la remportant deux fois consécutivement en 2016 et 2017. Il réalise, cette année-là, un nouveau doublé sur les classiques ardennaises avec Liège-Bastogne-Liège, prouvant qu’il est définitivement l’un des meilleurs coureurs de classique de l’histoire.
En 2018, il finit, après six podiums, par remporter pour la première fois les championnats du monde et à décrocher le maillot arc-en-ciel qu’il convoite tant. Cette victoire va également marquer la fin de la domination de l’Espagnol sur les classiques.
En effet, cette victoire aux Mondiaux représente le dernier grand succès de l’Espagnol, malgré une deuxième place sur la Vuelta en 2019 et des podiums sur Milan - Turin, le Tour de Lombardie, la Flèche Wallonne et les Strade Bianche.
C’est en 2022, à 42 ans, qu’Alejandro Valverde prend sa retraite, après 20 ans chez les professionnels. La fin de carrière d’un coureur complet et d’un battant, qui aura comme seule ombre à son tableau cette suspension pour dopage de deux ans.
Mais cette retraite ne signifie pas que l’Espagnol a arrêté le vélo, bien au contraire. En 2023, Valverde s’est illustré en gravel en remportant deux courses UCI : La Indomable et l’Hutchinson Ranxo Gravel. Il a également terminé quatrième des Mondiaux. Un vrai phénomène, à 43 ans !