Qu'est devenu Bjarne Riis, le vainqueur du Tour de France 1996 qui a avoué s'être dopé ?

Le prédécesseur de Jonas Vingegaard
L'aigle de Herning
Monsieur 60 %
L'histoire de Bjarne Riis
Un amoureux du vélo
Flèche du Sud
1985 : ACC Contern
1986-1988 : débuts difficiles
1989 : premier succès avec Super U
1990-1991 : Castorama
1993 : l'explosion à haut niveau
1994-1994 : Gewiss-Ballan
Tour de France 1996
La défaillance d'Indurain
Maillot jaune
Le roi d'Hautacam
La Telekom au sommet
Un dernier contre-la-montre inquiétant
Son plus grand succès
Dopage
Aveux
Reconversion
Un manager qui incite au dopage ?
Riis remercié en 2015
NTT Pro Cycling
Riis et le vélo, c'est terminé
Le prédécesseur de Jonas Vingegaard

Si vous pensiez que Jonas Vingegaard était le premier Danois à avoir remporté le Tour de France, ce n'est pas tout à fait vrai. En effet, en 1996, un coureur de l'équipe Deutsche Telekom va surprendre tout le monde : Bjarne Riis.

L'aigle de Herning

Les surnoms des cyclistes professionnels sont parfois curieux. Si certains ont du style ("El Pistolero" pour Alberto Contador), d'autres sont assez surprenants ("Le blaireau" pour Bernard Hinault). Bjarne Riis, lui, en avait deux : "L'aigle de Herning" et "Monsieur 60 %".

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Monsieur 60 %

Le Danois, vainqueur du Tour de France 1996, fait partie de cette génération dopée à l'EPO, une hormone qui augmente le nombre de globules rouges dans le sang et permet une meilleure récupération. C'est pour cette raison qu'il est surnommé "Monsieur 60 %", en raison de son hématocrite largement supérieur aux 50 % autorisés.

L'histoire de Bjarne Riis

Si Bjarne Riis a avoué s'être dopé, ses montées des cols d'Hautacam et de Sestrières en 1996 ont marqué à tout jamais les esprits des fans de cyclisme. Retour sur le parcours d'un coureur atypique qui continue de gravir les cols, en tant que dirigeant sportif cette fois-ci.

Un amoureux du vélo

Bjarne Riis naît le 3 avril 1964 à Herning, au Danemark. Le garçon grandit dans sa ville natale et tombe amoureux du cyclisme et du club de la ville.

Flèche du Sud

Le premier éclat du jeune homme intervient en 1984. Le Danois a alors 20 ans et participe à la Flèche du Sud, une course de cinq jours organisée au Luxembourg. Il remporte deux étapes et finit meilleur grimpeur et deuxième du général.

1985 : ACC Contern

Il se fait alors remarquer par Marcel Gilles, un dénicheur de talents, et intègre le club luxembourgeois ACC Contern en 1985. Il remporte 16 courses en une année et confirme les espoirs placés en lui.

1986-1988 : débuts difficiles

En 1986, il fait ses débuts professionnels avec l'équipe belge Roland. Le Danois est assez discret et ne remporte pas une seule course en deux ans. Malgré cela, il est embauché par l'équipe Toshiba en 1988 mais ne sera pas conservé l'année suivante.

1989 : premier succès avec Super U

Il rejoint alors l'équipe Super U de Laurent Fignon. C'est là-bas que le Danois va se révéler en remportant une étape sur le Tour d'Italie 1989. Il remporte également le contre-la-montre par équipe du Tour de France.

1990-1991 : Castorama

Il rejoint en 1990 l'équipe Castorama où il est un équipier fidèle. En 1991, il termine sixième des championnats du monde sur route et prend la direction, en 1992, de la formation Ariostea.

1993 : l'explosion à haut niveau

L'équipe italienne lui offre un rôle de leader et, dès sa première saison, il assume son statut en remportant, en 1993, une étape sur le Tour de France et sur le Tour d'Italie. Excellent sur la Grande Boucle, il impressionne en terminant cinquième du classement général.

1994-1994 : Gewiss-Ballan

En 1994, il rejoint une équipe en plein essor : la Gewiss-Ballan. Il remporte une étape sur la Grande Boucle à Albi cette année-là. En 1995, il marque l'histoire en devenant le premier Danois à terminer sur le podium du Tour avec une troisième place, à plus de six minutes de l'intouchable Miguel Indurain.

Tour de France 1996

Sur sa lancée, il devient champion du Danemark sur route et sur contre-la-montre en 1996 et, avec sa nouvelle équipe Deutsche Telekom, fait partie des favoris du Tour de France : un des seuls à pouvoir détrôner le roi Indurain.

La défaillance d'Indurain

Après une première semaine pluvieuse, Bjarne Riis réussit à rester dans le groupe de tête. C'est lors de la première étape dans les Alpes qu'il se distingue en figurant dans le premier groupe avec Richard Virenque, plus de trois minutes devant Miguel Indurain, victime d'une défaillance.

Maillot jaune

Le lendemain, il termine deuxième du contre-la-montre derrière Berzin et prend, à la même occasion, la place de dauphin derrière son ex-coéquipier. Le 8 juillet, il remporte la neuvième étape lors de l'arrivée à Sestrières après un cavalier seul et s'empare du maillot jaune.

Le roi d'Hautacam

Solide leader avec 40 secondes d'avance sur le Russe Berzin, Bjarne Riis va marquer les esprits lors de la 16ᵉ étape, avec une arrivée au sommet au col d'Hautacam. Après avoir traîné en queue de groupe, il place deux attaques dévastatrices et s'envole seul en tête.

La Telekom au sommet

L'impression laissée par le Danois est impressionnante et, après les Pyrénées, il caracole en tête avec plus de quatre minutes sur son dauphin et équipier, l'Allemand Jan Ullrich.

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Un dernier contre-la-montre inquiétant

Toutefois, lors du contre-la-montre de l'avant-dernière étape, il montre pour la première fois ses faiblesses et passe tout proche de la correctionnelle en concédant 2 minutes et 18 secondes à Jan Ullrich. Les deux hommes finissent finalement aux deux premières places, devant Richard Virenque.

Son plus grand succès

Bjarne Riis devient ainsi le premier coureur scandinave à remporter le Tour de France. Ce succès sera le plus grand fait d'armes du Danois qui, après une victoire sur l'Amstel Gold Race en 1997, est contraint d'arrêter sa carrière suite à une chute en 1999.

Dopage

Toutefois, cette victoire est immédiatement entachée par la réputation du coureur, surnommé "Monsieur 60 %" en raison de son taux d'hématocrite supposé (taux de globules dans le sang). Le public est certain que le Danois est dopé et ne s'y trompe pas.

Aveux

Le 25 mai 2007, lors d'un entretien accordé à l'Équipe, il reconnaît s'être dopé à l'EPO pendant sa carrière sportive et notamment durant le Tour de France 1996. Malgré ses aveux, son titre ne lui est pas enlevé et Bjarne Riis est simplement contraint à rendre ses maillots jaunes.

Reconversion

Juste après sa retraite, il entame une carrière de manager dans le cyclisme. Il fait partie des créateurs de l'équipe danoise Jack & Jones et en devient propriétaire en 2001. L'équipe change de sponsor en 2001 avec l'arrivée de CSC, puis en 2009 avec Saxo Bank.

Un manager qui incite au dopage ?

Dans son livre "The Secret Race", le coureur américain Tyler Hamilton affirme que Bjarne Riis a activement encouragé l'utilisation du dopage à l'époque de l'équipe CSC.

Riis remercié en 2015

En décembre 2013, le milliardaire Oleg Tinkov rachète l'équipe de Bjarne Riis et ce dernier est libéré de son contrat en 2015, après certains différends dus aux mauvais résultats de l'équipe.

NTT Pro Cycling

En 2020, il devient manager de l'équipe sud-africaine NTT Pro Cycling mais quitte l'aventure en novembre 2020.

Riis et le vélo, c'est terminé

En 2023, le Danois a annoncé qu'il se retirait définitivement du monde du cyclisme. Dans une interview accordée à Børsen, il explique : "Ces dernières années en Suisse, j'ai beaucoup réfléchi à ce que je devais faire à l'avenir et je suis arrivé à la conclusion que le cyclisme, où j'ai été, est un chapitre terminé. Je pense que je veux faire autre chose. Ce n’est pas parce que j’ai fait quelque chose de mal une fois que je suis une mauvaise personne."

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