Un conflit plus fort que jamais entre les dirigeants du PSG et la mairie de Paris

Un stade à la hauteur des ambitions du club
Un conflit autour du prix de vente
Une offre très insuffisante pour la mairie
Des discussions depuis plusieurs années
Un projet de reconstruction dès 2011
Une rénovation pour l’Euro 2016
60 000 places souhaitées par Anne Hidalgo
Les conditions des dirigeants qataris
Le Mondial boycotté par la Ville de Paris
La menace d’un départ
Des échanges cinglants fin 2022
La réplique de Nasser
Privilégier la dimension sportive
Les arguments économiques
Une nouvelle passe d’armes
Colère au PSG
L’hypothèse d’un déménagement
La piste improbable du stade de France
Construire un nouveau stade ?
Le conseil de Luis Fernandez
Balle au centre !
Un stade à la hauteur des ambitions du club

Le conflit qui couvait ces derniers mois entre les dirigeants du Paris Saint-Germain et la Mairie de Paris a gagné en intensité ces dernières semaines.  L’enjeu ? Pour le PSG, il s’agit de racheter le Parc des Princes, le stade qui appartient à la Ville, pour l’agrandir et le mettre aux dimensions de l’ambition sportive du club.

Un conflit autour du prix de vente

Le conflit porte principalement sur le prix du stade, la mairie n’ayant à l’origine pas totalement fermé la porte à une vente. Mais la maire de Paris Anne Hidalgo a annoncé récemment qu’elle n’était pas vendeuse et le PSG a menacé dans la foulée de quitter la célèbre enceinte de la Porte de Saint-Cloud.

Une offre très insuffisante pour la mairie

Cette passe d’armes est intervenue après une offre de rachat à hauteur de 40 millions d’euros de la part de la direction du club. Une proposition jugée très insuffisante par un propriétaire qui ne tient pas à vendre et qui a fait estimer le stade à 350 millions d’euros.

Des discussions depuis plusieurs années

En réalité, les échanges entre le PSG et la mairie de Paris sur la question du Parc des princes durent depuis déjà plusieurs années. Si la nécessité d’agrandir le Parc est consensuelle, les parties n’ont jamais réussi à se mettre d’accord sur les moyens d’y parvenir. Retour en images sur un bras de fer qui dure depuis le rachat du club par les Qataris en 2011.

Un projet de reconstruction dès 2011

Peu de temps après le rachat du club, son nouveau président Nasser Al-Khelaïfi déclare en novembre 2011 dans les colonnes du ‘Parisien’ que « la rénovation du Parc doit correspondre à nos besoins et nos ambitions ». Le dirigeant envisage à l’époque de détruire le stade pour en reconstruire un nouveau de 60 000 places.

Une rénovation pour l’Euro 2016

Mais en 2012, la mairie de Paris refuse l’hypothèse d’une démolition. Le stade sera rénové dans la perspective de l’Euro 2016, mais il ne s’agira que d’une mise aux normes pour respecter les critères de l’UEFA, et non d’un agrandissement.

60 000 places souhaitées par Anne Hidalgo

Élue maire de Paris en 2014, Anne Hidalgo, citée par ‘RMC Sport’, estime indispensable l’agrandissement du stade en 2015. La maire partage l’ambition de Nasser Al-Khelaïfi en ajoutant qu’il « faut un parc à 60 000 places ».

Les conditions des dirigeants qataris

Mais une transformation de cette ampleur nécessite des travaux considérables. Les dirigeants du Paris Saint-Germain y sont prêts mais à une seule condition : devenir propriétaires du Parc des Princes.

Le Mondial boycotté par la Ville de Paris

Mais les relations entre la Ville de Paris et le PSG se sont progressivement refroidies au fil des années. Nasser Al-Khelaïfi a été déçu par les déclarations sans lendemain des élus parisiens. Et la décision de la mairie de boycotter la Coupe du monde organisée fin 2022 au Qatar, dont l’émir n’est autre que le propriétaire du PSG, n’a fait qu’envenimer la situation.

La menace d’un départ

Le dirigeant qatari, cité par ‘RMC Sport’ a donc explicitement menacé la mairie d’un départ du Parc en novembre 2022 : « Paris mérite un meilleur stade. Ma première option est que nous ne déménagions pas. Mais la ville de Paris nous pousse à le faire. Nous avons dépensé 85 millions d’euros pour moderniser le Parc, mais ce n’est pas notre stade. »

Des échanges cinglants fin 2022

Immédiatement après, l’adjoint aux Sports de la Ville de Paris a indiqué qu’une vente n’était plus d’actualité, le montant proposé par le PSG n’étant pas réaliste. Et le premier adjoint d’Anne Hidalgo, Emmanuel Grégoire (sur la photo), a surenchéri : « Le PSG en propose 40 millions d’euros. C’est moins cher que Paredes. Franchement ! Vous pensez vraiment que le Parc vaut moins que Leandro Paredes acheté 50 millions d’euros ? Ce n’est pas sérieux. Il y a une forme de pression qui n’est pas responsable. »

La réplique de Nasser

Le président du club de la capitale s’est montré ensuite très direct à l’égard des élus locaux : « À chaque fois, on nous a dit : ''Après l'élection à la mairie". Puis : "Après l'élection du Président." On a perdu cinq ans. On aurait déjà pu construire un nouveau stade. Mais regardez les autres clubs ! Nous, on a besoin de je ne sais combien d'accords. On n'avance pas dans les discussions. Nous sommes de gentilles personnes, mais nous ne sommes pas stupides. On a été très gentils, maintenant, c'est fini. Ils profitent du fait qu'on a été gentils. Ça suffit ! »

Privilégier la dimension sportive

Dans l’émission « Rothen s’enflamme » sur ‘RMC’, Nasser Al-Khelaïfi a par ailleurs rappelé que les intentions du club étaient d’agrandir le stade et non de transformer le Parc en gigantesque complexe commercial ou de loisirs qui justifierait un prix de vente de plusieurs centaines de millions d’euros.

Les arguments économiques

Le président du PSG a aussi lancé quelques piques en rappelant la charge fiscale élevée du club, la faible valeur du Parc des Princes sans son club de football et l’attractivité de la ville favorisée par la présence de stars comme Messi, Neymar ou Mbappé.

Une nouvelle passe d’armes

Mais la maire de Paris ne l’a pas entendu de cette oreille. Dans une interview au ‘Parisien’ en date du 14 janvier, Anne Hidalgo a fermé la porte à une vente : « Très clairement, le Parc des Princes n’est pas à vendre. »

Colère au PSG

Les paroles de l’élue socialiste n’ont pas manqué faire réagir du côté du PSG, par l’intermédiaire d'un porte-parole du club cité par 'RMC Sport’ : « Il est décevant d'entendre que la Maire de Paris veut déloger le Paris Saint-Germain et ses supporters du Parc des Princes tout en ajoutant des dizaines de millions d'euros à la charge des contribuables parisiens pour maintenir la structure d’un stade qui a plus de 50 ans et a besoin d’une rénovation complète. »

L’hypothèse d’un déménagement

Les dirigeants du club de la capitale souhaitent dans tous les cas disposer d’un plus grand stade, notamment pour augmenter leurs recettes de billetterie. L’hypothèse d’un déménagement a été ouvertement envisagée, mais quitter le Parc des Princes s’annonce compliqué car aucun stade de cette envergure n’est actuellement disponible en région parisienne.

La piste improbable du stade de France

Une possibilité pourrait consister à déménager au stade de France. L’enceinte située à Saint-Denis, dans le nord de la capitale, a une capacité très supérieure à celle du parc des Princes. Mais cette solution ne fait pas l’unanimité parmi les supporters du club.

Construire un nouveau stade ?

Construire un nouveau stade serait une autre solution. Mais elle serait bien plus coûteuse que des travaux de rénovation du Parc des princes. Et les fans historiques du PSG sont très attachés au stade de la Porte de Saint-Cloud…

Le conseil de Luis Fernandez

L’ancien joueur et entraîneur du club Luis Fernandez, cité par 'Football365', y est allé de son conseil pour résoudre la situation : « Je suis un fervent défenseur du Parc des Princes. J’aime le Parc des Princes. Si j’ai un conseil à leur donner ? Tout simplement qu’ils s’assoient, qu’ils parlent, qu’ils échangent. Il n’y a pas mieux que la communication. Pour moi, le Paris Saint-Germain, c'est le Parc des Princes. »

Balle au centre !

C’est donc à une véritable partie de poker menteur que se livrent les dirigeants du Paris Saint-Germain, actuellement dans une impasse, et les élus de la capitale, en position de force mais qui ne souhaitent pas passer pour ceux qui ont délogé le club parisien de son enceinte historique. La balle est au centre après les récentes passes d’armes médiatiques, en attendant la conclusion de ce match qui se déroule en coulisses.

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