Pierre de Coubertin : qui était l'homme qui a inventé les Jeux olympiques modernes ?

Certains hommes ont des rêves fous... et puis il y a le baron Pierre de Coubertin. Noble français issu d'une famille renommée, Charles Pierre Fredy de Coubertin, avait une aspiration : celle de recréer une tradition disparue depuis plus de 2000 ans, les Jeux olympiques.

Les premiers Jeux olympiques auraient été créés au VIIIe siècle avant J.-C. en Olympie (Grèce). D'abord réservés aux seuls citoyens grecs masculins et riches, les Jeux se sont ouverts suite à l'invasion romaine (146 avant J.-C.) jusqu'à devenir une tradition ancestrale.

Ils sont malheureusement interdits en l'an 393 par l'empereur Théodose I en raison de leur caractère païen. Malgré plusieurs tentatives de ranimer les JO, notamment après la découverte des ruines des sites d'Olympie au XVIIe siècle, l'événement n'est jamais réellement reconduit. 

Sauf que tout va changer par l'initiative d'un homme : le baron Pierre de Coubertin. Le Français, né le 1er janvier 1863 à Paris, est issu d'une famille noble de la capitale. D'abord pré-destiné pour l'armée, il intègre l'école de Saint-Cyr mais décide, en 1882, de tenter sa chance à l'École libre des sciences politiques, où il obtient le titre de bachelier en droit en 1885.

Très inspiré par la culture anglo-saxonne, le jeune homme se passionne pour différents sports comme l'aviron, la boxe, l'équitation, le rugby ou encore l'escrime.

Toutefois, c'est au tir au pistolet que Pierre de Coubertin excelle puisqu'il est sacré plusieurs fois champion de France de la discipline.

Ses différents séjours en Grande-Bretagne permettent au baron d'observer le système scolaire britannique, qu'il trouve bien meilleur qu'en France, notamment via l'introduction de sports scolaires comme le rugby. Ainsi, il se consacre, à partir de 1887, à l'amélioration du système éducatif français.

Il se lance dans une large campagne de promotion du sport scolaire mais ne parvient pas à convaincre le corps enseignant. Un projet naît alors dans son esprit : raviver les Jeux olympiques.

Inspiré par les Jeux olympiques de Zappas, organisés à Athènes en 1859 et 1870, et par ceux du Rondeau, nés près de Grenoble en 1832, Pierre de Coubertin pense alors un projet nouveau, basé sur une philosophie de vie : l'Olympisme.

Le 25 novembre 1892 à La Sorbonne, le baron Pierre de Coubertin prend la parole à la Sorbonne et prononce un discours historique. Dans celui-ci, il appelle à la rénovation des Jeux olympiques devant un public indécis.

Ce n'est que deux ans plus tard, en 1894, que le rétablissement des Jeux olympiques est officialisé. Un événement qui, à l'instar des JO d'Olympie, a lieu tous les quatre ans.

Le baron travaille à ce projet avec l'écrivain grec Dimitrios Vikelas, nommé premier président du Comité International Olympique de 1894 à 1896. Si Pierre de Coubertin souhaite que la première édition ait lieue à Paris pour l'exposition universelle de 1900, celle-ci est finalement organisée à Athènes en 1896.

Le 6 avril 1896, le roi Georges I^er lance officiellement les premiers Jeux olympiques de l'ère moderne. Pierre de Coubertin est nommé président du CIO après cette première édition et va défendre l'Olympisme et son esprit international.

Le 24 juillet 1908, lors d'une allocution sur les idéaux olympiques, il prononce cette phrase devenue mythique : "L’important dans ces olympiades, c’est moins d’y gagner que d’y prendre part."

À l'approche de la Première Guerre Mondiale, il décide de s'installer à Lausanne et d'y établir le siège du CIO. C'est à cette période qu'il dessine les anneaux et le drapeau olympiques.

Le 13 janvier 1919,  il ré-affirme ses volontés dans la Gazette de Lausanne : "Tous les sports sont pour tous ; voilà sans doute une formule qu'on va taxer de follement utopique. Je n'en ai cure. Je l'ai longuement pesée et scrutée ; je la sais exacte et possible. Les années et les forces qui me restent seront employées à la faire triompher."

Après les Jeux olympiques de Paris en 1924, Pierre de Coubertin démissionne de son poste de président du CIO en 1925. Le baron prend alors ses distances avec l'événement et se retire en Suisse, à Lausanne. Le 2 septembre 1937, il est victime d'une crise cardiaque et meurt à l'âge de 74 ans.