Polémique autour de la qualité des médailles des JO de Paris
En observant cette médaille, on pourrait penser qu'il s'agit d'un bronze du 100 mètres des Jeux de Los Angeles 1984 ou d'une troisième place au lancer de javelot à Séoul 1988. Pourtant, elle a été décernée il y a seulement quelques mois, à Paris 2024.
Photo : X - Yohann Ndoye Brouard
C'est le nageur français Yohann Ndoye Brouard qui a montré sur ses réseaux sociaux l'état de détérioration de sa médaille obtenue seulement l'été dernier aux Jeux Olympiques de Paris.
Le problème pour le Comité international olympique (CIO) est que Brouard n'a pas été le seul à dénoncer l'état lamentable des médailles. En effet, plus de 100 athlètes ont rencontré le même problème et ont décidé de les rendre à la Monnaie de Paris, selon le média français La Lettre.
Photo : X - Yohann Ndoye Brouard
« Plus de 100 médailles défectueuses ont déjà été rendues par des athlètes mécontents au Comité d'organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 en seulement quatre mois », a indiqué le journaliste Matthieu Fauroux.
Dans la grande majorité des cas, le problème a été « la qualité des vernis et l'apparition de fissures ». C'est exactement ce qu'avait dénoncé le skateur américain Nyjah Huston alors que les Jeux Olympiques étaient encore en cours.
Photo : Instagram - Nyjah Huston
Ce sportif a remporté sa médaille de bronze en catégorie Street le 29 juillet 2024 et il en a dénoncé la détérioration seulement quelques jours plus tard. "Elle avait l'air géniale quand elle était neuve, mais, après l'avoir laissée sur ma peau pendant un certain temps, elle a commencé à s'écailler. Donc, je ne sais pas, peut-être qu'ils devraient améliorer un peu la qualité", a-t-il commenté dans une vidéo partagée sur X.
À la plainte de Nyjah Huston s'est ajoutée, quelques jours plus tard, celle de Maxime Grousset, un nageur français qui a qualifié sa médaille de "très belle, mais abimée et un peu rouillée".
Le cas de Lynn Williams, une footballeuse américaine, a été différent. Cette sportive a signalé que sa médaille s'était cassée après être tombée au sol et elle a déclaré qu'elles auraient dû "être fabriquées plus résistantes".
Le problème est revenu tout au long de l'année 2024. Coéquipier de Yohann Ndoye Brouard en relais 4x100 mètres nage libre, Clément Secchi a baptisé sa médaille fissurée "peau de crocodile" sur son compte Instagram.
Photo : Instagram - Clément Secchi
Face à cette situation, le Comité international olympique (CIO) a assuré qu'il allait remplacer chacune des 5 084 médailles distribuées lors des JO de Paris en cas de détérioration.
Mais alors, qui est responsable de ce problème ? Les regards se sont d'abord tournés vers LVMH qui a assuré la conception des médailles. Cependant, le géant français du luxe a précisé qu'il n'avait été chargé que du design, niant toute responsabilité concernant la qualité des matériaux, comme l'a rapporté le Daily Mail.
En réalité, c'est la Monnaie de Paris qui s'est occupée de leur fabrication. Les médailles d'or ont été réalisées en argent avec un placage en or, tandis que celles de bronze sont une combinaison de cuivre, de zinc et d'étain. Il est donc d'autant plus surprenant qu'elles se soient déjà détériorées !