15 août 2004 : le jour où Laure Manaudou a mis fin à 52 ans de disette de la natation française
En août 2004, la Grèce accueille les 28ᵉ Jeux Olympiques dans sa capitale, à Athènes. Sur les terres d’Olympie, la natation française se doit de briller après 52 ans de disette.
En effet, la dernière médaille d’or française dans les bassins olympiques remonte à Helsinki, en 1952. À cette époque, c’est le nageur Jean Boiteux qui était allé chercher le Graal sur l’épreuve du 400 mètres. Mais depuis, pas un titre.
La natation française compte alors sur quatre nageurs pour remettre l’Hexagone au sommet : Hugues Duboscq en brasse, Malia Metella sur 50 et 100 mètres nage libre, Solenne Figuès sur 200 mètres et, enfin, Laure Manaudou sur 400 et 800 mètres nage libre et le 100 mètres dos.
Cette dernière n’a alors que 17 ans et représente l’avenir de la natation mondiale puisqu’en 2003, à 16 ans, elle bat quatre records de France et obtient cinq médailles d'or (400, 800, 1 500 mètres nage libre ; 50 et 100 mètres dos) aux championnats de France.
C’est la Française Malia Metella (en photo) qui lance le bal en terminant deuxième du 50 mètres nage libre derrière la Néerlandaise Inge de Bruijn. De son côté, Solenne Figuès termine troisième du 200 mètres nage libre à quatre dixièmes de Camelia Potec.
Chez les hommes, Hugues Duboscq (en photo) décroche lui aussi sa médaille de bronze sur le 100 mètres brasse derrière l’intouchable Kōsuke Kitajima. Des bons résultats avec trois médailles, mais la natation française vise l’or.
Sa dernière cartouche ? Laure Manaudou, 17 ans, qui sort de trois médailles d’or aux championnats d’Europe sur 400 mètres nage libre, 100 mètres dos et sur le relais 4 × 100 mètres 4 nages.
La première épreuve de la jeune femme est sa préférée : le 400 mètres nage libre. Outsider, elle réalise alors la course parfaite en quatre minutes et cinq secondes (nouveau record d’Europe) pour s’imposer avec cinq sixièmes d’avance sur la Polonaise Otylia Jędrzejczak.
Comme un symbole, elle s’impose sur la même épreuve que Jean Boiteux 52 ans avant : le 400 mètres nage libre. Laure Manaudou décrochera ensuite l’argent sur le 800 mètres nage libre et le bronze sur le 100 mètres dos.
Cette victoire aux JO, à seulement 17 ans, n’est alors que la première d’une longue série pour la nageuse tricolore. En 2005, elle devient championne du monde sur le 400 mètres NL avant, en 2007, de rafler deux titres mondiaux sur 200 et 400 mètres NL, record du monde à la clé sur le 200.
Malheureusement, la séparation avec son entraîneur Philippe Lucas en 2007 met un frein à sa carrière et la Française ne parviendra jamais à retrouver son niveau aux JO, terminant septième du 400 mètres NL à Pékin en 2008, septième et quinzième sur 100 et 200 mètres dos.
Elle retentera en 2012 à Londres mais ne passera pas les séries. Une fin de carrière douloureuse pour l’héroïne de la natation française qui verra toutefois cette année-là son petit frère cadet, Florent Manaudou, créer la surprise à Londres en remportant l’or sur le 50 mètres NL… Une histoire de famille !