Acteur majeur du cyclisme français et pourtant... qui est Marc Madiot, le dirigeant misogyne et sulfureux de la FDJ ?
Depuis 1997, Marc Madiot est à la tête de la plus grande équipe de cyclisme française : la Française des Jeux.
Ancien cycliste professionnel, Marc Madiot a lui-même créé l'équipe et en est devenu le visage. Personnage haut en couleur, le dirigeant est unique en son genre.
En 2019, les images de Marc Madiot encourageant son poulain Thibaut Pinot au Tourmalet font le tour du monde, avec cette phrase : "Allez mon grand ! T'es grand aujourd'hui, t'es grand !"
Véritable passionné et amoureux de vélo, Marc Madiot est un acteur majeur du cyclisme français. Une personnalité fascinante, qui ne mâche pas ses mots.
Double vainqueur de Paris-Roubaix, le Français est, avant d'être un dirigeant, un cycliste de renom. Retour sur le parcours de Marc Madiot, une légende du vélo français !
Natif de Renazé en Mayenne en 1959, Marc Madiot signe son premier fait d'armes en remportant en 1979, à 20 ans, la course amateur de Paris-Roubaix.
Sa performance tape dans l'œil des plus grandes équipes de l'époque et c'est finalement l'écurie française Renault qui signe le jeune Français en 1980.
Dès l'année 1981, il se distingue en remportant le Tour du Limousin. Coureur très complet, il se mue en équipier de Bernard Hinault sur les grands tours et l'accompagne lors de son doublé Giro - Tour de France en 1982.
Champion de France de cyclo-cross cette année-là, Marc Madiot commence à se faire un nom dans le peloton. En 1983, il termine huitième du Tour de France, après avoir fait un gros travail pour son équipier et vainqueur Laurent Fignon. L'année suivante, il remporte même une étape sur la Grande Boucle.
En 1985, Marc Madiot va signer son premier coup d'éclat en remportant la reine des classiques, Paris-Roubaix, avec près de deux minutes d'avance.
En 1987, il devient champion de France avec l'équipe Système U de Laurent Fignon. Il quitte finalement la régie l'année suivante pour rejoindre l'équipe Toshiba de Bernard Tapie avec son frère Yvon, lui aussi coureur professionnel.
Cette affaire va aller jusqu'aux prud'hommes car les deux frères ont rompu leur engagement avec Système U. Finalement, ils rejoignent RMO en 1991 et Marc Madiot remporte son deuxième Paris-Roubaix.
Cette victoire sera la dernière grande course de Marc Madiot. En 1994, lui et son frère Yvon se retirent du circuit professionnel avec une idée en tête : créer leur propre équipe.
Connu pour ses victoires, Marc Madiot a également fait la Une en 1987, lors d'un entretien télévisé avec Jeannie Longo, la plus grande cycliste de l'histoire.
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Sur le plateau, Marc Madiot va s'emporter sur le sujet du cyclisme féminin et déclarer ceci : "Il y a des sports qui sont masculins, il y a des sports qui sont féminins. Voir une femme danser pour moi c'est très joli, voir une femme jouer au football [...]. Je regarderai le cycliste féminin le jour où elles mettront des maillots un peu plus jolis, des cuissards un peu plus jolis. Vous, vous êtes moche je suis désolé !"
En 2015, il revient partiellement sur cette conversation en affirmant que le cyclisme féminin "s'est développé dans le bon sens", mais sans non plus s'excuser pour ses propos.
En 1997, il crée son équipe professionnelle : la Française des Jeux. Il se fait très vite remarquer par son investissement émotionnel et sa proximité avec ses coureurs.
En 2008, il devient président de la Ligue National de Cyclisme (LNC), un poste qu'il quittera en 2020.
Toutefois, s'il y a bien une chose que les spectateurs du Tour retiennent de Marc Madiot, c'est sa passion démesurée pour les victoires de Thibaut Pinot.
Que ce soit en 2012, où on l'entend crier dans sa voiture, ou en 2019, où il encourage son favori en haut du Tourmalet, la relation Madiot - Pinot a ému toute la France.
En juillet 2023, à l'occasion de la dernière étape du Tour de France, il fond en larmes devant les caméras avant d'évoquer la dernière danse de Thibaut Pinot. Une émotion qui montre une réelle affection pour ses coureurs.