Après le football et le golf, l'Arabie Saoudite s'attaque au tennis

Alors que l'Arabie Saoudite est plus présente que jamais sur le marché footballistique, voilà que le pays s'intéresse désormais au tennis.

En effet, l'ATP vient d'annoncer que la ville saoudienne de Jeddah a été choisie pour devenir la prochaine hôte du Masters Next Gen, un tournoi réunissant les meilleurs joueurs de la saison âgés de moins de 22 ans.

Depuis 2017, l'événement avait lieu à Milan mais l'ATP a décidé de le re-localiser à Jeddah jusqu'en 2027 : "Le circuit ATP est vraiment mondial et explorer de nouveaux marchés est essentiel pour développer le jeu", a confié Andrea Gaudenzi, le patron de l'ATP.

"Faire venir le Masters Next Gen à Jeddah est pour nous une chance d'inspirer des fans dans une région où la jeune population est importante", a conclu Andrea Gaudenzi.

Depuis sa création en 2017, le Masters Next Gen est un tournoi un peu à part. Tout d'abord, il ne réunit que huit joueurs : les huit meilleurs jeunes de la saison.

Le tournoi est une sorte de "labo" pour l'ATP car l'organisation en profite pour mettre en place de nouvelles règles comme les sets à quatre jeux avec des tie-breaks à trois jeux partout.

Points décisifs en fin de jeu (pas d'avantage), pas de "let", pas de juges de ligne... Le Next Gen expérimente des nouveaux formats et "révolutionne" le jeu.

Sans surprise, l'arrivée des Saoudiens dans le tennis coïncide également avec une augmentation du "prize money", soit l'argent distribué entre les joueurs du tournoi. Pour la première fois, celui-ci dépassera les 2 millions d'euros, alors qu'il s'élevait à 1,4 million l'année dernière.

Depuis sa création, le tournoi a vu des grands noms s'imposer : Stefanos Tsitsipas, Jannik Sinner et Carlos Alcaraz ont tous remporté une édition, à l'instar de Chung Hyeon (vainqueur de la première) et de Brandon Nakashima l'année dernière.

Cet intérêt de l'Arabie Saoudite pour le tennis confirme la volonté d'expansion du pays dans le monde du sport. Cet été, les clubs saoudiens ont été très actifs sur le marché des transferts footballistique.

Après avoir recruté Cristiano Ronaldo en janvier dernier, l'Arabie Saoudite a attiré d'autres grandes stars comme Sadio Mané, N'golo Kanté, Ruben Neves, Sergej Milinkovic-Savic, Karim Benzema ou encore Fabinho.

En dehors du football, l'Arabie Saoudite a également largement développé son activité dans le golf en créant son propre circuit : le LIV. Ce dernier avait pour but de concurrencer le PGA (circuit américain) en recrutant les meilleurs joueurs du monde.

Une stratégie payante car, en juillet 2023, le LIV et le PGA ont annoncé un accord de fusion. Un aveu d'échec pour l'institution américaine qui n'a pas pu retenir ses joueurs, à l'image de la légende Phil Mickelson.

Pour attirer les plus grands golfeurs, le LIV a investi massivement. L'institution a notamment proposé une somme proche de 800 millions d'euros à Tiger Woods pour qu'il vienne jouer sur son circuit.

Une proposition refusée par le "tigre" qui est resté fidèle au PGA a confirmé le patron du LIV, Greg Norman. En juillet, Tiger Woods avait envoyé une pique aux joueurs qui ont rejoint le LIV en déclarant : "Je pense que ce qu'ils ont fait, c'est qu'ils ont tourné le dos à ce qui leur a permis d'arriver à ce niveau."

Le tennis et le football subiront-ils le même sort que le golf ? Des clubs saoudiens vont-ils accéder à la Ligue des Champions ? Impossible de savoir ce qu'il va se passer mais, une chose est certaine, l'Arabie Saoudite ne compte pas ralentir son ascension.