Après son abandon aux Mondiaux, Kevin Mayer prépare les Jeux Olympiques
Grand favori du décathlon des Mondiaux d'athlétisme à Budapest, Kevin Mayer a abandonné le 25 août. Après deux épreuves, le 100 mètres et le saut en longueur, le Français a jeté l'éponge.
"Ce matin, ça allait mieux, a-t-il confié au micro d'Eurosport. Au 100 m, la douleur n'était pas si intense que ça comparée à tout ce qu'on avait pu voir dans les séances."
"Le problème, c'est que la jambe gauche faisait beaucoup moins de travail que la jambe droite et c'était assez horrible de s'exprimer comme ça. Déjà, après le 100 m, j'avais beaucoup plus de tension dans le tendon d'Achille et à la longueur, ça augmentait, augmentait...", a-t-il avoué.
"On dit que le décathlon c'est difficile, mais abandonner un décathlon c'est encore plus difficile", admet le Français. "Tant qu'on n'est pas par terre et qu'on ne peut plus se relever, on a envie de continuer. En tant que passionné, c'est très, très difficile d'abandonner un décathlon."
Le 22 août, l'athlète avait annoncé qu'il était incertain en raison d'une blessure au tendon d'Achille, contractée quelques jours auparavant.
C'est déjà la troisième fois que le décathlonien abandonne dans une compétition majeure, après les Mondiaux de Doha en 2019 et l'Euro de Munich en août 2022.
Si Kevin Mayer a abandonné, c'est également pour se préserver pour les Jeux Olympiques 2024 à Paris l'année prochaine. Vice-champion olympique en 2016 et en 2021, le Français a fait de cette échéance sa priorité absolue.
"J’ai l’expérience d’une grosse blessure à Doha [fissure au tendon d’Achille gauche et déchirure lors des Mondiaux 2019, ndlr], où j’avais trop poussé. J’avais mis jusqu’à février pour recommencer à courir. Je ne veux jamais que ça m’arrive avant Paris" a-t-il expliqué à France Télévisions.
"Mon corps, c'est mon talon d'Achille. Il faut accepter qu'on n'est pas Superman, qu'on est humain, et que ça ne passe pas toujours. L'année prochaine, je donnerai tout pour être Superman", a-t-il conclu au micro d'Eurosport.
D'autant que le titre mondial, Kevin Mayer est déjà allé le chercher à deux reprises, en 2022 et 2017. Les Jeux Olympiques sont le seul titre manquant à son palmarès.
Cet abandon de Kevin Mayer est une grosse désillusion pour l'athlétisme français. Le décathlonien était la meilleure chance de médaille française.
En effet, depuis le début de la compétition, les Français n'ont récolté aucune médaille. En 2022, à Eugène, Mayer avait déjà été le seul à ramener une breloque à Paris dans la délégation française.
Ce bilan d'une médaille en deux Mondiaux est catastrophique et inquiète pour les Jeux Olympiques l'année prochaine à Paris, où l'athlétisme tricolore devra montrer un autre visage.
En 2024, Kevin Mayer devrait encore être le grand favori du décathlon, lui qui est également recordman du monde de la discipline. Une marque de 9126 points réalisée à Talence, en France, en 2018.
Mais l’objectif, c’est avant tout de participer : “Mon rêve, c'est de faire un décathlon au Stade de France, aux Jeux Olympiques. Le podium, c'est secondaire. Si je me suis fait assez plaisir, sans blessure, ça ira”, assure le double champion du monde.
Avec Sasha Zhoya au 110 mètres haies, recordman du monde junior, ils sont les deux grands espoirs de l’athlétisme français aux JO 2024.