JO Mexico 1968 : le jour où Jim Hines a passé la barre des 10 secondes au 100 mètres
Le 21 juin 1960, le champion olympique allemand Armin Hary devient le premier homme à courir le 100 mètres en 10 secondes au meeting de Zurich. Mais jusqu'en 1978, son temps n'est pas amélioré... jusqu'à l'exploit de Jim Hines.
Né le 10 septembre 1946 à Dumas, dans l'Arkansas, Jim Hines est destiné à être un joueur de baseball. Très athlétique, il est repéré par un de ses entraîneurs qui l'invite à essayer le sprint.
Le jeune homme se révèle être un prodige du sprint et, notamment, sur l'épreuve reine du 100 mètres où il enchaîne les excellentes performances.
Le 20 juin 1968, alors qu'il n'a que 22 ans, il participe aux championnats des États-Unis. Malgré son jeune âge, il impressionne et va remporter le concours avec un temps de 9,95 secondes. Or, ce record n'est pas homologué car il est enregistré manuellement.
Le champion est alors l'un des grands favoris du 100 mètres olympique mais des manifestations racistes éclatent aux États-Unis, remettant en cause la participation des athlètes noirs aux JO.
Finalement, Jim Hines participe aux Jeux Olympiques et va montrer au monde entier qu'il est le meilleur sprinter du monde en s'imposant en demi-finale avec un temps de 10 secondes.
En finale, l'Américain a alors un objectif : devenir le premier homme à passer sous les 10 secondes au 100 mètres. Au 50 mètres, il se détache et s'impose en 9,95 secondes : l'histoire est écrite.
Cette médaille d'or ne sera pas la seule de son passage à Mexico car il réalise un nouveau record du monde sur le relai 4 x 100 mètres avec la team USA.
Alors qu'une carrière très prometteuse s'ouvre à lui, le sprinteur va prendre tout le monde de surprise en signant, dès le lendemain des Jeux, un contrat avec l'équipe de football américain des Dolphins de Miami.
Malheureusement, malgré sa vitesse, le joueur va vivre un calvaire en football américain à cause de ses lacunes techniques et sera classé dixième pire joueur de l’histoire de la Ligue de football américain par Jeff Pearlman, rédacteur du site web Deadspin, en 2010. Une triste fin de carrière pour un homme qui a marqué l'histoire du sprint à jamais.