Kaká : une légende du Milan AC et du football brésilien
Champion d’Italie en 2022, le Milan AC est définitivement de retour sur le devant de la scène puisqu’il s’est qualifié pour les demi-finales de la Ligue des champions, une première depuis 2007. Opposés cette année à l’Inter dans une affiche 100% milanaise, les Rossoneri avaient remporté la précieuse coupe il y a seize ans, et notamment grâce à un joueur…
Cette année-là plus qu’aucune autre, le grand Milan des années 2000 avait été porté par le meneur de jeu brésilien Kaká qui avait survolé la compétition avant de remporter le Ballon d’or en fin d’année. 2007 a marqué la consécration d’un footballeur au talent hors du commun.
Né en 1982 dans une famille évangélique et aisée, Ricardo Izecson dos Santos doit le pseudonyme de Kaká aux difficultés que son petit frère avait à prononcer son prénom. Un surnom qui a pu faire sourire le public francophone lors de son arrivée en Europe mais qui a rapidement été associé à un talent de classe mondiale.
Et pourtant, tout aurait pu basculer lorsque, à l’âge de 18 ans, le jeune Ricardo s’est brisé une vertèbre après un accident de toboggan. Le futur Ballon d’or aurait pu ne plus jamais réussir à marcher et sa guérison a été vue comme un miracle par ses médecins – et comme une intervention divine par le joueur dont la foi évangélique est très affirmée.
Kaká peut donc démarrer en pro en février 2001, alors qu’il n’a même pas encore 19 ans. Sa carrière débute au Sao Paulo FC où il passe un peu plus de deux saisons et où il se fait rapidement repérer par les grandes écuries européennes.
En 2002, l’espoir du football brésilien fait partie de l’équipe emmenée par Ronaldo, Rivaldo, Ronaldinho et Roberto Carlos, qui remporte la Coupe du monde organisée en Corée du Sud et au Japon. Kaká ne passe que 19 minutes sur le terrain pendant la compétition mais il a déclaré plus tard que soulever ce trophée avait été la plus grande fierté de sa carrière.
En 2003, le prodige rejoint l’Europe et le prestigieux Milan AC, champion d’Europe en titre, qui s’attache ses services sur les conseils de son recruteur brésilien Leonardo. Avec 10 buts et 4 passes décisives en 30 matchs de Série A, le joueur signe une première année convaincante en Italie.
Et dès sa première saison, le Milan AC remporte le championnat d’Italie. Lors d’un match contre l’AS Rome, Kaká réalise une passe décisive pour l’attaquant ukrainien Andriy Shevchenko dont le but offre le Scudetto aux Rossoneri. Et le brésilien est élu meilleur joueur étranger de Série A.
Il faut dire que Kaká est un meneur de jeu de grande classe, qui peut également jouer en soutien des attaquants. Technique, rapide, il est doté d’une excellente vision du jeu tout en ayant une manière de jouer plus simple et plus efficace que nombre de footballeurs brésiliens.
Avec un effectif d’une rare qualité, le Milan AC se relance à l’assaut de l’Europe. Mais malgré les bonnes performances de Kaká, les Rossoneri sont battus 4-0 par le Deportivo La Corogne en quarts de finale de la Ligue des champions 2004, après avoir gagné 4-1 à l’aller. Et la saison suivante, les Milanais sont remontés d’une avance de trois buts par Liverpool en finale.
Shevchenko parti pour Chelsea en 2006, Kaká prend le leadership de l’attaque et mène avec le Milan une campagne de Ligue des champions étincelante en 2007. Décisif contre le Celtic Glasgow en huitièmes puis contre le Bayern Munich en quarts, le natif de Gama inscrit trois des cinq buts de son équipe lors de la double confrontation contre Manchester United en demies. Il finit meilleur buteur de la compétition avec 10 unités.
L’une de ses réalisations en demi-finale est inscrite à Old Trafford : le joueur élimine trois Mancuniens coup sur coup en faisant passer le ballon de la tête entre Gabriel Heinze et Patrice Evra, avant de crucifier le gardien Edwin van der Sar. Kaká considère ce but comme le plus beau de sa carrière.
En finale, le Milan AC peut prendre sa revanche contre Liverpool deux ans après la débâcle d’Istanbul. Kaká ne marque pas mais il est passeur décisif pour Pippo Inzaghi (à droite sur la photo), auteur d’un doublé ce soir-là. Le brésilien remporte le Ballon d’or 2007 qui couronne une année exceptionnelle sur le plan individuel et collectif.
Mais après avoir connu le firmament, les Rossoneri rentrent progressivement dans le rang et l’arrivée de stars vieillissantes comme Ronaldinho ou David Beckham ne peut enrayer ce relatif déclin. Kaká signe deux nouvelles excellentes saisons mais il commence à souffrir de problèmes physiques.
En 2009, le meneur de jeu remporte un nouveau trophée sous la tunique des Auriverde en gagnant la Coupe des confédérations. Kaká marque un doublé contre l’Égypte et son équipe s’impose en finale contre les États-Unis.
La même année, le brésilien est transféré au Real Madrid pour un montant estimé à 68 millions d’euros, soit le troisième plus gros transfert de l’histoire du club à l’époque. Après avoir tout gagné avec le Milan AC, le joueur de 27 ans découvre un nouveau championnat et une écurie à l’histoire riche mais qui cherche alors à se relancer.
En faisant venir Kaká en même temps que le Ballon d’or 2008 Cristiano Ronaldo et l’attaquant français Karim Benzema, la Maison Blanche vise en effet à renouer avec le plus haut niveau. Ces Galactiques 2.0 doivent être les dignes successeurs de la première génération de Galactiques du début des années 2000 (Raul, Luis Figo, Zinedine Zidane, Ronaldo…).
Mais Kaká est souvent blessé et ses performances au Real sont très en deçà de ce qu’il pouvait montrer à Milan. Critiqué par les médias et les supporters madrilènes, il est relégué sur le banc par le talentueux meneur allemand Mesut Özil à partir de la saison 2010-2011.
De retour en forme en 2011-2012, l’ancien rossonero finit meilleur passeur de la Ligue des champions et remporte la Liga avec les Merengues. Mais ses performances irrégulières et l’arrivée au club de nouveaux joueurs comme Luka Modric ou Gareth Bale vont le conduire à quitter le Real, où il n’est plus vraiment désiré, en 2013.
À un an de la Coupe du monde organisée au Brésil, Kaká retourne au Milan AC. Il reprend le leadership d’une équipe alors en pleine déroute, marque son 100e but sous le maillot milanais avant de quitter le club, définitivement cette fois, à la fin de la saison.
Non sélectionné pour la Coupe du monde 2014, Kaká a passé les trois dernières saisons de sa carrière à Orlando City, en MLS, après avoir été prêté à son club formateur de Sao Paulo. Il raccroche finalement les crampons à la fin de l’année 2017.
Joueur-phare des années 2000, Ballon d’or et considéré comme l’un des plus grands noms de l’histoire du football brésilien, Kaká fait incontestablement partie des légendes du ballon rond. En attendant de voir si le Milan AC de 2023 est le digne successeur de celui de 2007, rendons une nouvelle fois hommage au talent de celui qui vient de fêter ses 41 ans !