Le drame du Heysel (Belgique) : le jour où 39 personnes sont mortes dans un stade
Il y a 38 ans, la finale de de la Coupe d'Europe des clubs champions (la Ligue des Champions de l’époque) oppose Liverpool et la Juventus. Les Reds sont les favoris et les tenants du titre, eux qui ont remporté quatre des huit dernières éditions.
Le club anglais est donc l’équipe à battre, tandis que la Juventus sort d’une victoire en Coupe des coupes avec un Michel Platini au sommet de son art. La tension est donc maximale avant le coup d’envoi.
Le 29 mai 1985, le match se déroule au stade du Heysel, à Bruxelles, en Belgique. Si tout a été mis en place pour une grande fête, c’est tout l’inverse qui va se dérouler avec, en cause, une sécurité défaillante du stade.
En effet, plus de 60 000 personnes doivent assister à la finale mais, en raison de nombreuses failles dans le système de contrôle, plusieurs milliers de fans sans billets sont rentrés, créant de gigantesques bouchons dans les gradins.
En 1985, le championnat anglais est connu pour ses mouvements “hooligans”. Les supporters de chaque club se retrouvent avant le match dans la ville pour se battre et en découdre. Malheureusement, cette rencontre n’échappera pas à la tradition.
Dans le Heysel, chaque groupe de supporters a sa “section”. Les Anglais sont dans les zones X et Y tandis que les “tifosis” italiens sont dans la Z. Pourtant, à l’origine et avant la revente des billets aux tifosis, la zone Z était réservée à des supporters belges neutres.
Ainsi, seuls 15 petits mètres séparent les supporters des deux équipes. Avant le match, un match entre deux équipes U12 va chauffer les fans. Les supporters des Reds vont célébrer chaque but de l’équipe rouge et ceux de la Juve chacun de l’équipe blanche.
Ces célébrations vont rapidement être perçues comme des provocations entre chaque groupe et la tension va monter… jusqu’à exploser. Intenables, les supporters anglais décident, à 19h10, de faire pression et d’aller dans la zone italienne. Les supporters des Reds étant plus nombreux, ils ont l’avantage dans l’affrontement.
Rapidement, les “tifosis” sont acculés contre un mur de soutènement et tentent de s’échapper en escaladant les grilles de séparation aux alentours de 19h20. Sauf que, sous la pression, celles-ci s’effondrent, entraînant dans sa chute de nombreux supporters.
Cette action entraîne des réactions en chaîne. Dans la panique, les gens se poussent, se marchent dessus… le chaos est total. Plusieurs personnes sont étouffées dans la foule, d’autant qu’il y a plus de supporters que prévu dû aux failles de sécurité.
De l’autre côté du stade, les autres supporters italiens qui assistent à la scène décident de rentrer sur le terrain pour aller aider leurs collègues “tifosis” qui se font “attaquer” par les Reds. La situation est alors hors de contrôle et les affrontements sont multiples.
Le bilan humain est catastrophique. Le drame cause la mort de 39 personnes et plus de 600 supporters sont blessés. Parmi les 39 mots, on retrouve 32 Italiens, quatre Belges, deux Français et un Nord-irlandais.
Pourtant, malgré ces affrontements, l’UEFA décide de maintenir la rencontre. Vers 21 h 30, les capitaines des deux formations lancent un appel au calme. Quelques minutes plus tard, les deux équipes entrent sur le terrain.
Selon l'UEFA, un report du match aurait risqué de raviver la violence. Finalement, c’est la Juventus qui remporte le match grâce à un but sur penalty de l’inévitable Michel Platini. Une victoire au goût amer pour les Italiens.
Sur le plan juridique, des enquêtes ont été menées et des procès ont eu lieu pour déterminer les responsabilités. Finalement, 14 supporters de Liverpool ont été condamnés pour homicide involontaire en Italie, et le club lui-même a été banni des compétitions européennes pendant six ans.
Suite à cet événement, des mesures de sécurité ont été renforcées dans les stades de football du monde entier. Les clôtures entourant les terrains ont été progressivement remplacées par des barrières plus sûres et des efforts ont été faits pour séparer les supporters adverses.