Les cinq moments les plus marquants de l'histoire des Jeux Olympiques
Plus qu'une simple compétition sportive, les Jeux Olympiques représentent une célébration mondiale, suivie par le monde entier. Vitrine d'une nation, les enjeux des JO ne sont pas que sportifs, ils sont également politiques. Dans l'histoire des Olympiades, de nombreux moments ont marqué l'histoire à tout jamais, pour le meilleur et pour le pire.
En 1936, les XIᵉ Olympiades modernes sont organisés à Berlin. L'opportunité pour l'Allemagne et le régime nazi d'Adolf Hitler d'impressionner le monde et, surtout, de faire la promotion de la "race aryenne" tant vantée par le führer.
Les athlètes allemands, qui sont préparés à cet évènement depuis plusieurs années, arrivent mieux préparés que jamais. Dans le stade olympique de Berlin, pouvant accueillir à cette époque près de 110 000 spectateurs, le public attend ses héros.
Pourtant, dès les premières épreuves, un homme vient contrecarrer les plans du führer : Jesse Owens. Petits-fils d'esclaves (selon jesseowens.com), l'afro-américain va choquer le monde dès le 3 août en battant le record du monde du 100 mètres en 10,2 s dès les demi-finales avant de remporter sa première médaille d'or en 10,3 s en finale.
Le lendemain, le 4 août, l'Américain prend part au concours du saut en longueur. Le favori de l'épreuve n'est autre que l'Allemand Luz Long, encouragé par tout un stade. Pourtant, malgré les huées du public, c'est bien Jesse Owens qui s'envole avec un saut à 8,06 m, chaudement félicité par Long. Owens remporte une nouvelle médaille d'or sous les yeux d'un Adolf Hitler remonté. La belle histoire, c'est que Long et Owens deviendront amis par la suite !
Après ses deux titres, Owens est bien entendu le favori du 200 mètres, qu'il remporte aisément avec un nouveau record du monde en 20 s 7. Alors qu'il ne devait pas participer au 4×100 m, les athlètes juifs Sam Stoller et Marty Glickman sont évincés au dernier moment. Jesse Owens est alors invité à participer, malgré ses protestations, et remporte sa quatrième médaille d'or avec le relai.
Selon une légende largement répandue, Hitler aurait refusé de saluer la première victoire d'Owens. Cependant, le site Olympics.com affirme que le dirigeant allemand aurait décidé ce jour-là, à mi-parcours de la première journée d'athlétisme, de ne plus serrer la main aux médaillés d'or. Dans tous les cas, on imagine que le führer n'était pas ravi de voir qu'un athlète afro-américain était la star de ses JO. Cependant, l'athlète le plus médaillé est le gymnaste allemand Konrad Frey (six médailles dont trois d'or) et, au tableau des médailles, les athlètes allemands s'imposeront avec 89 médailles dont 33 en or. Une réussite tout de même.
En 1968, les États-Unis sont dans un contexte très tendu, avec la ségrégation. Quelques mois après l'assassinat de Martin Luther King, les Jeux Olympiques sont organisés à Mexico. Si les athlètes noirs sont encouragés à boycotter les Jeux Olympiques, nombres d'entre eux vont participer et sont bien décidés à utiliser la visibilité des JO pour manifester de manière pacifique : c'est le cas de Tommie Smith et John Carlos.
Les deux athlètes vont marquer les esprits lors de la cérémonie de remise des médailles du 200 mètres. Tommie Smith (or) et John Carlos (bronze) vont, une fois sur le podium, lever chacun leur poing, vêtu d’un gant, en l’air, à l'instar du symbole des Black Panther. Un geste qui provoquera leur exclusion définitive des Jeux Olympiques par le CIO. Dans son autobiographie, Tommie Smith avouera plus tard qu’il s’agissait surtout d’un "salut pour les droits de l’Homme".
Un troisième homme est sur cette photo : Peter Norman, médaille d'argent du 200 mètres. L'Australien, souvent oublié, a pourtant joué un rôle. En effet, John Carlos ayant oublié ses gants, il a suggéré aux deux hommes d'en porter chacun un. Il a également porté un badge contre la ségrégation pendant les hymnes.
C'est sans aucun doute l'un des moments les plus sombres de l'histoire des Jeux Olympiques. Le 5 septembre 1972, onze athlètes israéliens sont pris en otage par un commando palestinien de l'organisation Septembre Noir au cours des Jeux Olympiques.
Cette prise d'otage intervient après la Guerre des six jours qui opposa Israël aux pays arabes en 1967 et à l'occupation israélienne de la Palestine. Huit membres de Septembre Noir vont s'introduire dans le village olympique et prendre en otage neuf athlètes, après avoir assassiné l'athlète Gad Tsobari et Yossef Romano, un haltérophile.
Malgré cela, les Jeux Olympiques continuent tandis que la police tente de négocier avec les terroristes. Ces derniers réclament, selon L'Équipe, la libération et le passage en Égypte de 236 militants palestiniens détenus en Israël, ainsi que de deux militants de la Fraction armée rouge (FAR), Andreas Baader et Ulrike Meinhof, détenus en Allemagne.
La Première ministre israélienne Golda Meir réagit immédiatement et affirme qu'il n'y aura aucune négociation. Les terroristes répondent très froidement en jetant du balcon le corps de Moshe Weinberg.
Malheureusement, les négociations n'aboutiront pas et la situation va dégénérer. Tous les otages perdent la vie et un policier allemand est tué ainsi que cinq des huit terroristes, les trois autres ayant été capturés.
En 1979, en pleine Guerre Froide, l'URSS décide d'envahir Kaboul et l'Afghanistan. Une action fortement condamnée par les États-Unis qui, en réponse, vont lancer un appel pour boycotter les Jeux de Moscou de 1980 si la Russie ne retire pas ses troupes. Ainsi, 67 pays occidentaux répondent à l’appel américain, dont le Canada, l'Allemagne de l'Ouest et le Japon.
Sans la RFA, les États-Unis et le Canada, les JO perdent trois des cinq meilleures nations olympiques. L'intérêt est forcément réduit et ces Jeux vont se résumer à un duel entre l'URSS et l'Allemagne de l'Est, réunissant à eux deux 127 de 204 médailles d'or distribuées cette année-là, dans un contexte de dopage organisé qui plus est.
En plus de cela, alors que la Pologne se trouve sous l’influence de l’Union soviétique, l’athlète polonais Wladyslaw Kozakiewicz va adresser un bras d'honneur au public russe après avoir remporté l'épreuve du saut à la perche. Ce dernier l'ayant sifflé pendant tout le concours. Un geste qui rentrera dans l'histoire et sera l'image de ces JO.
L'histoire entre les deux Corées est bien trop complexe pour être développée ici. Après des décennies de conflits, les deux nations vont, en 2000, défiler pour la première fois sous le même drapeau aux Jeux Olympiques de Sydney.
Avec tous le même uniforme, les athlètes des deux pays ont défilé sous le même drapeau : un fond blanc sur lequel figure une Corée unifiée, de couleur bleue. Un pas en avant pour la paix qui a ému le monde entier.
Cette belle image, les spectateurs des Jeux d'hiver de Pyeongchang, en Corée du Sud, ont pu la voir de nouveau.