Les plus grands talents gâchés de l'histoire du tennis
Le talent ne suffit pas pour arriver au sommet. S'il y a bien une leçon universelle dans le sport professionnel, c'est bien celle-ci... et le tennis le prouve parfaitement.
Dans l'histoire de la balle jaune, de nombreux tennismen se sont démarqués par leurs qualités hors norme raquette en main, mais les meilleurs sont ceux qui ont fait fructifier ce talent grâce à leur mental à toute épreuve.
Retour sur la carrière de plusieurs grands espoirs du tennis mondial, qui n'ont pas su répondre aux attentes placées en eux.
Comment ne pas commencer cette liste avec, sûrement, le plus grand talent gâché du XXIᵉ siècle. C'est simple, quand il est à son meilleur niveau, Nick Kyrgios est l'un des seuls à pouvoir rivaliser avec le Big 3 : Roger Federer, Novak Djokovic et Rafael Nadal.
Naturellement doué, l'Australien est capable de jouer n'importe quel coup. Spectaculaire, puissant, précis... Il a, dans son arsenal, toutes les armes pour devenir un joueur exceptionnel. Malheureusement, son mental lui fait très souvent défaut.
Dans une interview accordée au Figaro, Nick Kyrgios a avoué "détester le tennis". Il n'a jamais caché faire ça pour l'argent et préfère le basket, sa "véritable passion". Finaliste à Wimbledon contre Novak Djokovic en 2022, l'Australien n'a encore que 28 ans et, s'il travaille sérieusement, pourrait devenir l'un des meilleurs joueurs du circuit.
En junior, Richard Gasquet était considéré comme le meilleur joueur du monde. Le Français, surnommé "le petit Mozart du tennis", a tout gagné dans sa jeunesse. Il devient même le plus jeune joueur à remporter un match dans un Masters Series à 15 ans et 10 mois lors du tournoi de Monte-Carlo.
Quand il arrive sur le circuit en 2002, après avoir remporté Roland Garros et l'US Open junior, il est vu comme le futur meilleur joueur du monde. Son revers à une main, l'un des plus beaux du circuit, lui offre une élégance particulière et il devient rapidement le chouchou du public français.
En 2005, à 19 ans, il rentre dans le top 20 et continue sa progression. En 2007, à 21 ans, il atteint la demi-finale de Wimbledon et termine l'année à la septième place mondiale. Son meilleur classement en carrière.
Malheureusement, les années qui vont suivre vont être marquées par plusieurs blessures et un test positif à la cocaïne. Toutes ces affaires vont affecter le Français qui ne retrouvera jamais son meilleur niveau, malgré un retour dans le top 10 en 2012.
Sur le circuit, peu de joueurs ont une palette de coups parfaitement complète. C'est pourtant le cas d'un joueur : le Letton Ernest Gulbis. Puissant et doté d'un toucher magique, il est destiné à une carrière exceptionnelle après avoir remporté Les Petits As en 2002.
Très rapidement, le Letton va commencer à faire preuve d'une grande nervosité dans les moments clés de ses matchs. Il a beau être supérieur à son adversaire, Gulbis se saborde très souvent dans les instants cruciaux.
Malgré cela, il arrive tout de même en demi-finale de Roland Garros en 2014 et rentre, cette année-là, dans le top 10. Il enchaînera avec une saison 2015 très difficile où il retombe dans ses travers.
Capable du meilleur comme du pire, Ernest Gulbis a souvent brillé par son irrégularité à plus haut niveau. Capable de battre n'importe et de perdre contre n'importe qui, il est encore un mystère pour de nombreux experts.
S'il y a bien un joueur qui ne prend pas le tennis au sérieux, c'est bien Benoît Paire. Le Français est sûrement l'un des joueurs avec le meilleur toucher du circuit, capable d'amortis absolument exceptionnels.
Le problème, c'est que Benoît Paire n'a aucune passion pour le tennis. Amateur des apéros et des soirées nocturnes, il affiche publiquement son désintérêt pour le tennis. Cela ne l'empêche pas de réaliser des performances incroyables et de déchaîner les passions.
Adoré par certains, détestés par beaucoup, le Français est le joueur le plus divertissant du circuit. Un joueur capable de transcender les foules mais aussi de se faire exclure du groupe France pour mauvais comportement.
Sur terre battue, Fabio Fognini est l'un des joueurs les plus dangereux du XXIᵉ siècle. Son revers est une arme de destruction massive, capable de renverser n'importe quelle situation. Toutefois, à l'instar de tous les joueurs de cette liste, l'Italien a un mental très fragile.
Il adore provoquer et insulter ses adversaires. Des frasques qui, souvent, ont pour conséquence de le faire surtout sortir, lui, de son match.
En 2015, il bat Rafael Nadal trois fois dans l'année (Rio, Barcelone, US Open), preuve du talent exceptionnel de l'Italien quand il hausse son niveau de jeu. Vainqueur du tournoi de Monte-Carlo en 2019, après avoir éliminé Rafa en demi, il atteint la 9ᵉ place mondiale, son meilleur classement.
Véritable prodige, il remporte le prestigieux Orange Bowl dans les catégories des moins de 12, 14 et 16 ans, respectivement en 2004, 2006 et 2007. À 14 ans, il remporte son premier tournoi junior contre des joueurs de 17 ans.
Les sponsors comme Nike ou IMG s'intéressent alors au jeune prodige. Vainqueur de l'Open d'Australie et de l'US Open juniors, il entre sur le circuit pro en 2009. Son caractère sulfureux commence alors à se dévoiler et, dès qu'il fait face à des difficultés, l'Australien sort totalement de son match.
Malgré deux quarts de finale à Wimbledon et quatre titres en simple, Bernard Tomic n'a jamais réussi à faire une saison complète. Son meilleur classement est atteint en 2015 avec une 17ᵉ place.