L'histoire folle de Serge Blanco, le rugbyman devenu homme d'affaires
Le nom de Serge Blanco évoque plusieurs images dans l'esprit des Français : un joueur de rugby très élégant, tout d'abord, mais aussi une marque de vêtements connue de toutes et tous aujourd'hui.
À vrai dire, aujourd'hui, Serge Blanco est une marque à part entière. Que ce soit son nom ou son entreprise, le Basque a révolutionné le rugby français, devenant sûrement la première grande star tricolore de l'Ovalie.
Respecté de tous, l'arrière emblématique de l'équipe de France est l'un des plus grands joueurs de l'histoire du rugby. Virevoltant, intelligent, rapide... Beaucoup le considèrent comme le plus grand joueur à avoir porté le maillot bleu.
Surnommé le "Pelé du rugby", Serge Blanco est plus qu'un rugbyman ou qu'un businessman : il est l'un des piliers du rugby tricolore. Vice-président de la fédération de 2012 à 2016, premier président de la Ligue Nationale de Rugby, président et joueur historique du Biarritz Olympique... Il a tout donné à son sport.
Pourtant, ceux que beaucoup ignorent, c'est que Serge Blanco aurait pu être une légende du sport français... mais en football. Retour sur le parcours d'un athlète prodigieux, le rugbyman businessman Serge Blanco !
Serge Blanco naît le 31 août 1958 au Venezuela, d'une mère basque, Odette, et d'un père vénézuélien, Pedro. Malheureusement, ce dernier meurt d'un infarctus en 1960 et Odette décide de retrouver ses racines basques à Biarritz.
Excellent en sport, le jeune Serge se fait rapidement remarquer et le Football Club de Nantes l'approche pour le recruter. Très attaché au Pays Basque, le garçon refuse et décide de se spécialiser dans une discipline : le rugby.
Il rejoint alors le club du Biarritz Olympique, une équipe qu'il ne quittera jamais. En 1975, alors qu'il n'a que 17 ans, il dispute ses premières minutes en professionnel.
En 1980, Serge Blanco est appelé pour la première fois en équipe de France. Les débuts de l'arrière avec les Bleus sont compliqués, avec une avant-dernière place au tournoi des cinq Nations et une défaite contre la Roumanie.
C'est à partir de 1981 que le joueur se distingue véritablement au plus haut niveau. À 23 ans, l'arrière est déjà un virtuose ballon en main et participe au Grand Chelem français cette année-là, en disputant trois des quatre rencontres.
Grâce à son entraîneur Jacques Fouroux, qui lui accorde toute sa confiance, Serge Blanco devient le titulaire du poste et brille plus fort que jamais. L'équipe de France remporte les Cinq Nations en 1983, 1986 et réalise un nouveau Grand Chelem en 1987, avec un Blanco étincelant.
L'année 1987 signe également la première Coupe du monde, organisée en Nouvelle-Zélande et en Australie. Serge Blanco va une nouvelle fois éclabousser la compétition de son talent en inscrivant un magnifique essai en demi-finale contre l'Australie.
Malheureusement, les Français s'arrêteront en finale, battus par des All Blacks intouchables 29-9. Cette édition permet au monde entier de découvrir le talent immense de Serge Blanco, le "Pelé du rugby".
Les années qui suivent la Coupe du monde confirment le statut du joueur. Véritable leader de l'équipe de France, il va mener le XV à deux victoires consécutives dans le tournoi des cinq Nations en 1988 et 1989.
En club, le joueur ne connaît malheureusement pas le succès escompté puisque le BO ne boxe pas dans la cour des grands. Les Basques réussiront tout de même à se qualifier en finale en 1992 mais seront battus par Toulon 19-14.
En 1991, Serge Blanco participe à sa dernière Coupe du monde en Angleterre. Après trois victoires en poules, le XV s'incline contre le rival anglais 19-10. Cette défaite marque le dernier match de la carrière du Basque avec la France.
Désigné meilleur joueur français par le Midi Olympique en 1982, 1983, 1989, 1990, 1991 et 1992, Serge Blanco aura disputé 93 matchs avec les Bleus, pour 38 essais.
Juste après la fin de sa carrière, Serge Blanco décide de lancer sa marque de prêt-à-porter Quinze - Serge Blanco. L'entreprise grandit vite et décide de diversifier sa gamme de produit avec des montres, des vêtements pour enfants...
Dans le même temps, il décide de commencer sa formation en thalassothérapie (utilisation du milieu marin pour le bien-être) et ouvre un centre à Hendaye dans les années 1990 avec Michel Clus, son kiné à Biarritz.
Les deux associés vont également devenir propriétaires de l'hôtel Ibaia dans le centre de Biarritz. Ils rénovent par ailleurs l'hôtel Brindos et en font un établissement cinq étoiles.
En 2020, tous ses établissements (hôtellerie et thalassothérapie) sont placés en liquidation judiciaire.
L'ancien rugbyman garde toutefois un pied dans le milieu en devenant président du Biarritz Olympique de 1995 à 1998 et de 2008 à 2015. Il est également le premier président de la LNR de 1998 à 2008 et vice-président de la fédération de 2012 à 2016.