Michel Jazy : le chasseur de records de la course française qui aura fait se déplacer les foules

Aujourd’hui, le sport fait partie intégrante du paysage médiatique, les plus grands athlètes étant mis en avant en permanence, contrairement à une époque, où les meilleurs restaient bien méconnus malgré leurs performances.

Michel Jazy est sûrement l’un des plus grands athlètes français de tous les temps et l'un des premier à avoir fait parler de lui pour ses performances sportives et pourtant son nom, qui n’a réellement circulé que dans les années 60/70, ne dit rien à la génération actuelle.

Né en 1936 de deux parents polonais dans le Pas-de-Calais, Jazy se prend d’abord de passion pour le football, considérant la course comme inintéressante. Il consacre alors tout son temps à son sport favori.

Il déménage alors à Paris pour aller y travailler avec sa mère. Dans la capitale, il s’y fait des amis, dont un en particulier, qui l’inscrit à une course organisée à Meudon, finalement remportée par le futur athlète.

Suite à cette victoire, Jazy décide de s’inscrire au club olympique de Billancourt. C’est à ce moment précis qu’il rencontre René Frassinelli, qui lui permet de rapidement gravir les échelons, remportant rapidement les titres nationaux chez les juniors.

En 1956, alors qu’il n’a que 20 ans, le jeune Français remporte le titre de champion de France chez les seniors, devançant celui qui sera le plus grand rival de Jazy : Michel Bernard. Cette victoire lui vaut d’être sélectionné pour les Jeux Olympiques de Melbourne.

Même si les résultats de Jazy en Australie ne sont pas exceptionnels, la machine semble quant à elle parfaitement bien lancée. À l’été 1960, l’athlète français remporte même la médaille d’argent aux Jeux de Rome, la seule qu’il gagnera dans sa carrière.

Sur le plan national, Jazy écrase tout le monde, remportant au cours de sa courte carrière pas moins de 12 titres de champion de France dans diverses catégories de course, augmentant sa déjà très grande popularité.

En Europe, aussi, le Français montre de belles choses, puisqu’il est sacré champion à deux reprises sur le continent : en 1962 sur 1500 m à Belgrade et en 1966 sur 5000 m à Budapest.

Ses derniers Jeux Olympiques, Michel Jazy les fera à Tokyo en 1964. Qualifié pour la finale, il ne dort que très peu la veille de l’échéance, sentant la pression écraser son esprit. Déposé à quelques mètres de la ligne d’arrivée, il termine alors à une décevante 4ème place.

Vrai amateur de records, il tente à plusieurs reprises de battre les meilleurs temps sur la plupart des distances qu’il maitrise. Après la déception des Jeux de 1964, Jazy bat en un mois pas moins de 18 records, dont 5 records du monde.

Michel Jazy termine sa carrière en 1966, alors qu’il n’a que 30 ans, après avoir très largement dominé son sport, notamment dans l’hexagone, améliorant pas moins de 9 records du monde, 17 records d’Europe et 43 records de France.

Après la fin de sa carrière, il décide de tenter une reconversion dans la communication et les relations publiques dans la société Perrier, chez qui il va rester pas moins de 24 années.

Durant sa carrière de sportif, Jazy aura réussi à faire ce que peu d’athlètes parvenaient à faire notamment à cette époque, c’est-à-dire faire déplacer les foules, tant le public adorait le coureur.

Dès les premiers records battus, Jazy a attiré l’attention des médias qui ont commencé à retransmettre ses courses les plus importantes à la télévision, devenant l’une des premières stars du sport français.

L’engouement autour de l’athlète était tel que certaines personnes venues admirer le coureur dans ses œuvres sont parfois obligées de rebrousser chemin, car il y a trop de monde autour de la piste.

Michel Jazy est décédé le 1er février 2024 à l’âge de 87 ans, laissant derrière lui un énorme héritage, après avoir marqué l’histoire de la course, des Jeux, mais surtout du sport français, en devenant l’une des premières grandes personnalités du sport professionnel.