Pogačar et Vingegaard : le gros problème qu'ils créent pour l'organisation et les coureurs
Depuis plus de trois ans, Tadej Pogačar et Jonas Vingegaard animent le Tour de France. Rivaux éternels, les deux hommes centralisent toutes les attentes et ne sont jamais rassasiés.
Intouchables au classement général, le Slovène comme le Danois sont également des chasseurs d'étape. À eux deux, ils totalisent 15 étapes (dont 12 pour Pogačar).
Le calcul est simple, dès que la route s'élève, les deux hommes sont seuls au monde. Si, avant, cette logique ne s'appliquait qu'en haute montagne, elle tend à se normaliser sur les étapes de moyenne montagne également.
Il n'y a qu'à regarder la première étape du Tour de France 2024 pour s'en rendre compte, Tadej Pogačar et les UAE Emirates ne laissent pas de champs pour l'échappée. Re-belote lors de la quatrième étape, avec l'ascension du col du Galibier, où le Slovène a fermé la course avant de s'envoler.
Si, ces dernières années, c'était la Jumbo Visma de Jonas Vingegaard qui contrôlait la course, les choses ont changé. Avec Joao Almeida, Juan Ayuso, Marc Soler, Adam Yates ou encore Pavel Sivakov, UAE a pris les commandes de la course.
Avec cette écurie, Tadej Pogačar a tous les outils pour chasser et décourager toutes tentatives d'échappées. Du côté de Jonas Vingegaard, son équipe Visma - Lease a Bike a elle aussi les moyens de rendre la vie dure aux hommes de têtes.
De plus, le niveau des coureurs a augmenté et, selon Jens Voigt, ancien coureur et consultant chez Eurosport : "Le niveau général est tellement bon que si même Tadej Pogačar et Jonas Vingegaard attaquaient au kilomètre 0 d'une étape pour sprinteurs, ils n'iraient pas au bout. À l'époque, Eddy Merckx ou Bernard Hinault lâchaient tout le monde. Ce n'est plus possible aujourd'hui."
Avec des phénomènes comme Wout van Aert ou Mathieu Van der Poel, capables de combler une minute à eux seuls sur l'échappée, les coureurs doivent accepter d'être rattrapés à tout moment.
En ce qui concerne les étapes de plaine, Astana et Alpecin Deceuninck ne laisseront pas une miette aux attaquants, tant Mark Cavendish et Jasper Philipsen ont soif de victoires.
Cédric Vasseur, le manager général de Cofidis, explique à Eurosport : "Il faudrait être 15 devant (pour résister au retour de peloton, ndlr) mais c'est impossible. Pour cela, il faudrait batailler deux heures et c'est trop énergivore. Le Tour dure trois semaines et chacun pense aux efforts du lendemain".
Thierry Maréchal, directeur sportif de Cofidis, justifie sa décision de n'envoyer personne à l'avant : "Il y a pas mal de points UCI à gagner sur les étapes au sprint, tout le monde sait que ça fait partie du job. Une place de deux ou de trois fait gagner des points. On ne va pas risquer d'envoyer Pierre, Paul ou Jacques devant pour qu'ils 'pètent' dans les dix derniers kilomètres tandis que ton sprinteur, il peut te faire un Top 10 et te ramener quelques points UCI. C'est aussi simple."