Qu'est devenu Jean-Pierre Papin, le premier Ballon d'Or de Ligue 1 ?
Dans l'histoire de la D1 française, peu de joueurs ont autant marqué les esprits que Jean-Pierre Papin. Quintuple meilleur buteur championnat avec l'Olympique de Marseille, il est le premier joueur à remporter un Ballon d'Or en évoluant dans un club français.
Rapide, précis, technique, spectaculaire... Les superlatifs ne manquent pas pour décrire "JPP". Un joueur aussi talentueux qu'exemplaire, sûr et en dehors du terrain.
Retour sur la carrière de Jean-Pierre Papin, l'homme qui a donné son aux fameuses "papinades", entrées dans la langue française et signifiant : "Façon de marquer caractéristique de Jean-Pierre Papin comme une puissante reprise de volée, un ciseau couché, un ciseau retourné."
Né à Boulogne-sur-Mer le 5 novembre 1963, Jean-Pierre Papin est un enfant très sportif. Judo, tennis, natation, le garçon touche à tout mais a tout de même une nette préférence pour le football. Il commence à six ans dans le club de Jeumont.
Placé libéro alors qu'il voulait être gardien, il se distingue rapidement par sa discipline de travail, restant toujours une heure de plus que les autres après l'entraînement. Il intègre le club de Valenciennes en 1980, à 17 ans.
De 1981 à 1984, il intègre l'INF Vichy et revient en 1984 à Valenciennes, alors en D2. Pour sa première saison, il inscrit 16 buts et se fait repérer par plusieurs clubs. À la surprise générale, il décide de partir pour la Belgique, au FC Bruges.
Là-bas, le buteur de 22 ans va affoler les statistiques avec 20 buts en championnat et sept en Coupe de Belgique. Il remporte cette dernière avec un doublé en finale. Cette étape sera "l'une des plus belles de ma carrière", confie Jean-Pierre Papin.
À la fin de la saison, plusieurs clubs français se positionnent et c'est l'Olympique de Marseille de Bernard Tapie qui décroche le gros lot en le chipant à la dernière minute à l'AS Monaco. Sa première saison à Marseille, en 1986-1987 est mitigée et le joueur sera moqué : "JPP, je plante pas" et "JPP, j'en peux plus".
Cette année 1986 sera d'autant plus compliquée que JPP va décevoir lors de la Coupe du monde. Appelé au dernier moment, il va perdre sa place de titulaire après de nombreux ratés en phase de poules. Les Bleus terminent troisièmes de la compétition.
Vexé, le joueur redouble d'effort et, en 1987, va scotcher tous les observateurs. L'attaquant enchaîne les volées, les ciseaux... Tous ses buts spectaculaires vont marquer les esprits, à tel point qu'ils seront renommés "papinades" par les supporters de Marseille. Il finit la saison meilleur buteur de D1 avec 18 buts.
La saison 1988-1989 est une confirmation pour Papin qui remporte avec l'OM le doublé coupe-championnat. Avec 22 buts, il finit une nouvelle fois meilleur buteur.
L'année suivante, l'OM fait un mercato XXL avec l'arrivée de grands joueurs comme Didier Deschamps. L'objectif est clair : la coupe d'Europe. Malheureusement, les Olympiens se font éliminer d'un but de la main par le Benfica en demi. Papin termine meilleur buteur des deux compétitions.
Cette saison est légendaire pour JPP. Après avoir inscrit un quadruplé contre l'OL, il termine une nouvelle fois meilleur buteur de D1. En Ligue des Champions, il mène son équipe en finale mais s'incline contre Belgrade aux tirs-au-but. Il finit meilleur buteur de toutes les compétitions et est sacré Ballon d'Or.
À la fin de la saison 1991-1992, après un cinquième titre de meilleur buteur de D1, il annonce, très ému, son départ pour l'AC Milan.
Après un Euro raté par les Bleus, JPP arrive en Italie, à l'AC Milan. Malgré la concurrence de Marco van Basten, il termine meilleur buteur du club cette saison-là. Il s'incline toutefois en finale de Ligue des Champions contre son ancien club : l'Olympique de Marseille.
La saison suivante est historique pour le joueur qui réalise le doublé championnat-LDC. Malheureusement, il ne peut pas jouer ni la demie ni la finale de coupe d'Europe en raison des règlements de l'époque par rapport aux joueurs étrangers.
À l'été 1994, JPP s'envole pour le Bayern pour un nouveau challenge. Sa première saison est marquée par les blessures et la deuxième est encore plus compliquée, avec seulement deux buts. Il annonce son départ en 1996 et cherche une équipe qui tienne compte de ses problèmes personnels : la maladie de sa fille Emily, atteinte de lésions cérébrales.
Cette année-là, il crée l'association Neuf du cœur, qui vient en aide aux personnes qui souffrent de lésions cérébrales.
Il rejoint Bordeaux en 1996 et réalise deux bonnes saisons. Il termine la première avec 16 buts et permet à son équipe de finir quatrième de D1. Sa deuxième saison est marquée par une nouvelle défaite en finale de coupe de la Ligue contre le PSG.
Il finit sa carrière en 1998 avec Guingamp, trois mois après avoir signé pour le club breton.
Par la suite, JPP commence une carrière d'entraîneur. Après une expérience à Arcachon, il signe pour Strasbourg en 2006 et fait remonter l'équipe en Ligue 1. L'année suivante, il rejoint Lens mais est licencié après la relégation du club.
Il est ensuite nommé entraîneur de l'équipe de Châteauroux, en D2, et réussit à maintenir le club. Après cette saison, il quitte son poste et ne reprend du service qu'en 2020, avec le club de Chartres. En 2022, il devient conseiller du président du club marseillais Pablo Longoria, poste qu'il occupe encore aujourd'hui.