Qu'est devenu Michael Rasmussen, le maillot jaune licencié du Tour de France en 2007 ?
Le 25 juillet 2007, Michael Rasmussen, maillot jaune sur le dos, assomme le Tour de France en remportant la 16ᵉ étape au col de l'Aubisque. La Grande Boucle semble promise au Danois mais, le soir-même, il est limogé par son équipe Rabobank.
Le monde du cyclisme est sous le choc. Le maillot jaune et leader incontesté du Tour sort la tête basse. En cause ? Il s'est soustrait à des contrôles anti-dopage avant le départ du Tour et a menti à son équipe sur son emploi du temps.
Suspendu deux ans après cette affaire, la vie de Michael Rasmussen ne sera plus jamais la même. Retour sur la carrière du "poulet de Tølløse", un homme brisé par le dopage.
Né le 1ᵉʳ juin 1974 à Tølløse, au Danemark, Michael Rasmussen commence le cyclisme par le VTT et devient champion du monde de la discipline à 25 ans, en 1999.
Du haut de ses 1,75 m et de ses 59 kilos, le Danois a un profil de grimpeur. Maniaque au possible, il va même jusqu'à mettre des chaussures trop petites pour économiser du poids sur le vélo.
Il commence sa carrière professionnelle en 2002, avec l'équipe CSC-Tiscali. Toutefois, à la suite de contrôles sanguins "très suspects", la formation décide de ne pas reconduire son contrat.
Finalement, Michael Rasmussen atterrit dans l'équipe néerlandaise Rabobank en 2003. Dès sa première année, il finit 7ᵉ de la Vuelta en remportant une étape.
Pourtant, malgré son fort potentiel, Michael Rasmussen n'atteint pas encore les résultats escomptés. Mais cela va changer sur les routes du Tour en 2005. Le Danois, très offensif, va impressionner en remportant le classement de la montagne et en finissant septième du général, avec une victoire d'étape en prime.
Le Danois s'impose alors comme le principal grimpeur de son équipe. En 2006, il récidive en remportant une nouvelle fois le maillot blanc à pois rouge et une étape sur le Tour. Toutefois, il est absent d'un premier contrôle anti-dopage le 24 mars 2006, évoquant un simple "manquement".
Après deux maillots blancs à poids rouges, le Danois arrive sur le Tour 2007 avec d'autres ambitions : le maillot jaune. Il s'en empare dès la huitième étape à Tignes, prenant, au passage, le maillot de meilleur grimpeur.
Toutefois, tous les experts s'attendent à voir le coureur de la Rabobank craquer dans le chrono d'Albi. Pourtant, le pur grimpeur réalise un excellent exercice, terminant à la onzième place en grappillant du temps à ses adversaires directs comme Alejandro Valverde.
Dans les Pyrénées, le Danois semble intouchable et va crucifier tous ses adversaires lors de la 16ᵉ étape au col d'Aubisque. Après avoir distancé ses rivaux à la pédale, il s'impose tout seul sous les sifflets et les applaudissements.
Cependant, le soir-même, Rabobank met fin au rêve du Danois en licenciant son coureur, après avoir appris que celui-ci avait volontairement raté un contrôle anti-dopage au départ du Tour, mentant dans le même temps sur son emploi du temps.
En effet, Michael Rasmussen avait assuré à son équipe être allé s'entraîner au Mexique, où réside sa belle-mère, du 4 au 26 juin. Sauf que Davide Cassani, un ancien coureur italien, affirme l'avoir vu en Italie à cette époque. Après son éviction, le Danois dira : "Je n'étais pas en Italie, pas du tout. C'est l'histoire d'un homme qui pense m'avoir reconnu. Mais il n'y a pas la moindre preuve."
Michael Rasmussen devient alors la cible numéro 1 du public français et fait la Une des journaux du monde entier. Après cet épisode, le Danois va entrer dans une profonde dépression, avouant même avoir voulu mettre fin à ses jours.
Suspendu deux ans par le TAS, il fait son retour le 27 juillet 2009 au Danemark, devant une grande foule venue encourager le champion. Malheureusement, Michael Rasmussen ne retrouvera jamais son niveau, son meilleur résultat étant une deuxième place lors du Tour de Serbie en 2011.
En 2013, il décide de mettre fin à sa carrière et professionnelle et, après les aveux de Lance Armstrong, vide aussi son sac : "J'ai utilisé de l'EPO, des hormones de croissance, de l'insuline et de la cortisone et aussi des transfusions sanguines. [...] Je suis heureux après cet aveu de ne plus avoir ce fardeau à supporter. À partir d'aujourd'hui, j'arrête ma carrière de cycliste, je tiens à coopérer avec les autorités pour résoudre les problèmes."
Le Danois s'est donc dopé de 1998 à 2010, et reconnaît, dans le livre Gul Feber sorti en 2013, avoir voulu mettre en place un dopage intra-familial, se faisant transfuser des poches de sang de son père. Il affirme également que toute l'équipe Rabobank était dopée lors du Tour 2007.
En 2014, l'ancien champion devient chroniqueur pour le journal danois Ekstra Bladet. En 2022, il indique également être devenu professeur de VTT, sa première passion avant toute chose.