Qu'est devenue "la gazelle" Marie-José Pérec, triple championne olympique ?
Une foulée magnifique, un sourire éclatant... Marie-José Pérec était une merveille quand elle courait. La Française, championne olympique du 200 et 400 mètres, a marqué à jamais l'histoire de son sport.
Surnommée "la gazelle", Marie-José Pérec est, avec la cycliste Félicia Ballanger, la seule Française triple championne olympique.
Encore détentrice des records de France sur 200, 400 et 400 mètres haies, MJP n'a pour l'heure pas connu d'héritière dans l'athlétisme français.
Retour sur le parcours d'une étoile qui a, malgré ses qualités, failli arrêter l'athlétisme à tout jamais. Voici l'histoire de "la gazelle" Marie-José Pérec.
Marie-José Pérec naît le 9 mai 1968 à Basse-Terre, en Guadeloupe. Contrairement à la majorité des athlètes, la jeune femme n'est pas intéressée par le sport et pratique seulement le basket pendant son adolescence.
Toutefois, une professeure d'EPS, Marie-Hélène Soual, la repère et lui demande de participer à un championnat de jeunes. MJP n'a alors jamais fait de course de sa vie et ne sait pas utiliser les starting-blocks. Malgré cela, elle réalise les minimas pour les championnats de France scolaire.
Elle participe à la compétition à Paris et termine à la deuxième place, un exploit monumental pour quelqu'un qui n'a jamais fait d'athlétisme. Elle intègre finalement l’Institut national du sport et de l'éducation physique (INSEP) en 1985, à 17 ans.
Après des disputes avec son coach de l'époque, Fernand Urtebise, elle décide d'arrêter l'athlétisme cette même année pour se consacrer à ses études. Elle ira même bosser dans des pizzerias pour pouvoir payer son loyer.
C'est finalement grâce à son petit ami de l'époque, Richard Nana Dwanang, également athlète, qu'elle revient sur les pistes en 1987. L'année suivante, elle réalise un nouveau record de France du 400 mètres, à seulement 20 ans.
Elle participe aux Jeux Olympiques cette année-là à Séoul et atteint les quarts de finale du 200 mètres. Cette fois-ci, plus de doute, le monde de l'athlétisme est bel et bien fait pour elle.
En 1989, elle devient championne d'Europe du 200 mètres en salle. Toutefois, la révélation au plus haut niveau a lieu lors des championnats du monde 1991.
Pour ses premiers Mondiaux, Marie-José Pérec apparaît comme l'une des favorites du 400 mètres. La Française confirme son statut en devançant sa rivale Grit Breuer avec un temps canon de 49 secondes et 13 centièmes, la huitième meilleure performance mondiale à ce moment-là.
Après le titre de championne du monde, la Française n'a qu'un objectif en tête : les Jeux de 1992 à Barcelone. Cette fois-encore, Marie-José Pérec va assumer son statut en remportant la finale en 48 s 83. C'est la première fois que "la gazelle" descend sous les 49 secondes.
En 1994, à Helsinki, l'athlète accroche le seul titre qui lui manquait sur 400 mètres, celui de championne d'Europe. Après cet accomplissement, elle se fixe l'objectif de réaliser un doublé totalement fou aux Jeux Olympiques d'Atlanta : remporter le 200 et le 400 mètres.
Après un nouveau sacre mondial sur 400 mètres en 1995, Marie-José Pérec arrive prête pour les Jeux Olympiques 1996. Porte-drapeau de la délégation française, elle a une pression énorme sur les épaules.
Pourtant, Marie-José Pérec ne va pas craquer, loin de là. Sur le 400 mètres, elle réalise le record olympique et le meilleur temps depuis 1986 en 48 s 25, une performance considérée par beaucoup comme un record du monde à l'époque. L'ancienne championne olympique Colette Besson déclarant : "Le record de Marita Koch (47 s 60) est un record chimique, réalisé lors de la coupe du monde de 1985 à Canberra où il n'y avait eu aucun contrôle antidopage."
Sur le 200 mètres, la Française n'est pas la grande favorite, celle-ci étant la Jamaïcaine Merlene Ottey. Au coude-à-coude après les demi-finales, les deux athlètes vont livrer une grande course en finale, finalement remportée par Pérec devant sa rivale en 22 s 12. Par respect pour Ottey, elle ne célébrera pas vraiment son titre.
Après plusieurs blessures qui l'éloignent des pistes pendant presque trois ans, la Française revient aux Jeux Olympiques de 2000 à Sydney dans le but de défendre ses titres. MJP est annoncée comme l'adversaire principale de l'Australienne Cathy Freeman.
Malheureusement, les journalistes et le public vont commencer à harceler l'athlète française. Cette dernière décide au dernier moment de se retirer de la compétition après avoir reçu, selon elle, des menaces.
Les prochaines années ne sont pas meilleures pour "la gazelle". Elle se blesse en 2001 et annonce son retour pour les Mondiaux en 2003 à Paris. Toutefois, elle se blesse une nouvelle fois et indique qu'elle prend sa retraite en 2004, à 36 ans.
Depuis 2004, MJP est consultante pour de nombreux médias. Elle commente les JO d'Athènes en 2004 sur Canal+ et couvre de nombreux événements avec le journal l'Équipe. En 2016, elle rejoint la radio RTL pour couvrir les Jeux Olympiques.
En 2008, elle publie son livre Rien ne sert de courir... Un ouvrage très attendu, notamment vis-à-vis des évènements des Jeux de Sydney en 2000. Elle parlera du lynchage médiatique dont elle a été victime et de sa fuite du territoire australien.