Qui est Sean Strickland, le champion le plus controversé de l'histoire de l'UFC ?
Le 10 septembre 2023, le champion Israel Adesanya a affronté Sean Strickland pour la ceinture des poids moyens (middleweight) de l’UFC. Un combat qui, sur le papier, semble assez déséquilibré.
D’un côté, Israel Adesanya reste sur un KO légendaire contre son plus grand rival : Alex ’Poatan’ Pereira. Le Néo-zélandais a nettoyé la catégorie et semble intouchable.
De l’autre, Sean Strickland est sur une série de deux victoires après ses succès contre le Français Nassourdine Imavov et Abus Magomedov. Classé cinquième de la catégorie, sa dernière défaite remonte à septembre 2022 face à ce même Alex Pereira.
En conférence de presse, les deux hommes ont passé leur temps à s’invectiver et s’insulter. S’il y a bien un domaine dans lequel l’Américain est excellent, c’est en “trash talk”, soit la capacité à mettre KO un adversaire avec ses mots, ses “punchlines”.
Insolent, misogyne, ancien néo-n@zi, Sean Strickland n’a pas sa langue dans sa bouche et n’hésite pas à provoquer ses adversaires. Il avait également insulté les Français en 2022, avant son combat contre Imavov.
“Chez les Français, il y a une longue histoire de lâcheté, c’est comme ça. Il va devoir surmonter ça. La seule chose à laquelle les Français sont bons, c’est abandonner et perdre des combats.”
Cette attitude lui permet de faire partie des combattants les plus détestés et controversés de l’UFC. Alors quand un combat entre lui et le champion est annoncé, les fans ne donnent pas cher de sa peau. Mais ceux qu’ils ne savent pas, c’est que Strickland n’a pas eu une vie facile.
Enfant de Californie, il vit dans la pauvreté avec son père et sa mère. Son père, alcoolique, bat sa femme tous les soirs : “Je vivais avec la terreur et l’angoisse de ne pas revoir ma mère vivante le lendemain.”
Alors qu’il a 8 ans, il voit son père étrangler sa mère et appelle la police mais malheureusement, sa mère ira payer la caution de son mari le lendemain et le cauchemar continue pour la famille.
Il est élevé par son grand-père, un néo-n@zi qui lui inculque ses valeurs. Mais tout change quand, à 14 ans, Sean Strickland s’inscrit dans un club de MMA et découvre qu’il “aime tout le monde, peu importe son origine”.
À 18 ans, lors d’une énième dispute avec son père, il se rebelle et lui met un coup de tête. Selon ses propos, ce dernier serait tombé par terre, le nez cassé, avant de pleurer. Depuis, le jeune homme n’a plus peur d’affronter ses démons.
Il commence le MMA en professionnel à 16 ans et fait rapidement ses preuves au KOTC Championship, avant d’arriver à l’UFC en 2017. Malgré deux défaites lors de ses quatre premiers combats, il monte petit à petit les échelons.
Son style de combat très particulier, qui consiste à avancer quoiqu'il en coûte sur son adversaire avec une garde haute, n’est pas très esthétique mais s’avère redoutable, annihilant la boxe de certains combattants.
Il monte les échelons et, avant d’affronter Israel Adesnaya, reste sur un bilan de 14 victoires pour cinq défaites à l’UFC. L’Américain est loin d’être favori.
Cinquième de sa catégorie, Sean Strickland n’a encore jamais eu droit à un combat pour la ceinture. L’Américain doit cette chance à Adesanya, qui a vaincu tous les autres contenders (Whittaker, Costa, Canonnier, Vettorri) sauf Dricus Du Plessis.
Pourtant, dès le premier round, l’Américain met fortement la pression au champion. Acculé contre la cage, Israel Adesanya est piégé et, sur une droite de Strickland, va à terre avant de se faire rouer de coup.
Si le Néo-zélandais finit le round, il n’est pas aussi dangereux qu’à l’accoutumée et, au bout de cinq rounds, Sean Strickland l’emporte à la décision : personne n’avait envisagé ce scénario.
Il devient ainsi champion UFC et, juste après le combat, en remet une couche en expliquant : “Je ne sentais pas ses coups, j’avais l’impression de me battre contre un pu... d’amateur.”