Résultats en berne, difficultés financières, départ de Jean-Michel Aulas : l’Olympique lyonnais est-il un club en déclin ?
Que se passe-t-il à l’Olympique Lyonnais ? Entre les problèmes sportifs, humains et financiers, rien ne semble plus tourner rond dans le club qui fut jadis la terreur des pelouses françaises et européennes.
Entre le départ définitif du président historique Jean-Michel Aulas, la prise de pouvoir du nouvel actionnaire John Textor et des résultats sportifs irréguliers, l’année 2023 est particulièrement mouvementée et incertaine dans la capitale des Gaules.
L’OL est en outre rattrapé par ses problèmes financiers. Au 31 décembre 2022, l’endettement net du club s’élevait à 321,1 millions d’euros (selon ‘So Foot’). Ce qui n’est guère du goût de la DNCG, l’instance chargée de contrôler les finances des clubs de football français.
Comment Lyon en est-il arrivé là après tant d’années de succès ? Pour le comprendre, il faut remonter aux années 1980, lorsqu’un entrepreneur de la ville du nom de Jean-Michel Aulas se laisse convaincre par Bernard Tapie de reprendre le club qui végète en deuxième division.
Dès 1989, le club remonte dans ce qui s’appelait à l’époque la Division 1, avec sur le banc un certain… Raymond Domenech ! Le début d’une irrésistible ascension.
Les années 1990 sont celles de la montée en puissance d’un club qui commence à faire jeu égal avec les mastodontes français de l’époque (PSG, Marseille, Monaco, Nantes, Auxerre…), tout en participant à ses premières campagnes européennes.
Jean-Michel Aulas construit patiemment un effectif taillé pour jouer les premiers rôles : avec le maestro brésilien du coup franc, Juninho, et des joueurs comme Sidney Govou, Grégory Coupet, Florent Malouda ou Sylvain Wiltord, l’OL peut partir à l’assaut de la France et de l’Europe.
Et le travail paie ! De 2001-2002 à 2007-2008, le club rhodanien est champion de France sept saisons consécutives, établissant une domination sans précédent sur le football national.
Entraîné par Paul Le Guen puis Gérard Houllier, Lyon commence aussi à être un club redouté en Ligue des champions, et parvient trois saisons d’affilée en quarts de finale de la plus prestigieuse des compétitions européennes.
Mais des rebondissements épiques empêchent le club d’atteindre le dernier carré : du fameux « péno » non sifflé sur Nilmar contre le PSV Eindhoven en 2005 aux deux buts cliniques du duo Shevchenko-Inzaghi en toute fin de match contre le Milan AC en 2006.
Une barre trop haute pour un club français bâti avec les moyens du bord ? Pas nécessairement, puisque l’OL se qualifie enfin en demies en 2010, après un quart de finale 100 % français remporté à l’expérience contre Bordeaux.
À défaut de remporter la coupe aux grandes oreilles avec les messieurs, Jean-Michel Aulas l’a gagnée à huit reprises avec l’équipe féminine entre 2011 et 2022. JMA est d’ailleurs l’un des grands précurseurs du football féminin en France.
Mais l’arrivée du Qatar au PSG en 2011 sonne le glas de l’hégémonie lyonnaise en Ligue 1. Après le dernier titre en 2008, l’OL doit se contenter au mieux du podium dans la décennie suivante.
Pourtant, on peut dire que le club s’est donné les moyens de ses ambitions. Début 2016, l’équipe quitte l’enceinte historique de Gerland pour le plus imposant Parc OL, situé à Décines, dans la banlieue lyonnaise.
Lyon a atteint les demi-finales de la Ligue Europa en 2017 et surtout de la Ligue des champions en 2020, lors du « Final 8 » disputé durant la pandémie. Avec le recul, ces performances apparaissent plutôt comme des coups d’éclat que comme un réel renouveau sportif.
Âgé de plus de 70 ans, le patron historique Jean-Michel Aulas s’est retiré progressivement de la direction du club, tout en ouvrant son capital à de nouveaux actionnaires. Son départ définitif a été acté en 2023.
Depuis l’été 2022, l’homme d’affaires américain John Textor est propriétaire de la majorité des parts de l’Olympique lyonnais. Le début d’une nouvelle ère.
Mais les résultats ne suivent plus en Ligue 1 : 8e en 2021-2022, Lyon n’est arrivé que 7e cette année, malgré l’arrivée de Laurent Blanc sur le banc et le retour des enfants du club Corentin Tolisso et Alexandre Lacazette. La saison prochaine se fera donc de nouveau sans coupe d’Europe.
Une absence européenne synonyme de manque-à-gagner important pour le club, de l’ordre de 15 millions d’euros pour la saison dernière, selon les données citées par ‘So Foot’.
La non-participation aux coupes d’Europe et les difficultés financières affaiblissent forcément les perspectives pour le mercato. L’OL continue de miser sur les jeunes joueurs et la formation, mais il ne pourra pas compter sur de grands noms pour renforcer son équipe.
L’Olympique lyonnais n’est pas dans une situation optimale. Cependant, sa réputation demeure importante en France comme sur le reste du continent : un facteur d’attractivité.
Alors, quel est l’avenir du club à court et à moyen terme ? Si les fans redoutent que le déclin sportif entamé il y a quelques années ne se poursuive, tout est toujours possible dans le football. La saison 2023-2024 sera-t-elle celle du sursaut pour l’OL ?