RFA - Autriche 1982 : le jour où l'Algérie a été victime d'une conspiration honteuse pour le football
En 1982, l’Algérie participe à la première Coupe du Monde de son histoire en Espagne. Cinquième pays africain à se qualifier pour un Mondial, le peuple algérien est en feu et n’attend qu’une chose : le premier match des Fennecs.
Sauf que, pour son match d’ouverture, les Algériens tombent contre une équipe redoutable : la RFA, soit l'Allemagne de l'Ouest, championne d’Europe en titre et considérée comme l’un des favoris la victoire finale.
Portée par une génération dorée avec Rabah Madjer, Mustapha Dahleb, Salah Assad ou encore Lakhdar Belloumi, l’Algérie reste le petit poucet de son groupe, composé du Chili, de la RFA et de l’Autriche.
Cependant, malgré ce statut, l’Algérie va surclasser les Allemands et l’emporter 2-1, grâce à des buts de Madjer et Belloumi, qui a répondu à l’égalisation du double Ballon d’Or Karl Heinz Rummenigge. L’Allemagne est à terre et l’Algérie, elle, est en plein rêve.
L’histoire est écrite : c’est la première fois qu’une nation africaine remporte un match de Coupe du Monde contre une équipe européenne. Le monde du football est prévenu, il faut compter sur les Algériens.
À cette époque, les victoires permettent d'engranger deux points et l’Algérie est en tête de son groupe avec l’Autriche, qui a battu le Chili sur le plus petit des scores : 1-0.
Malheureusement, les Fennecs ne vont pas réitérer leur exploit lors du second match. Pas assez opportunistes, ils subissent la loi des Autrichiens qui s’imposent 2-0. L’Allemagne de l’Ouest, elle, écrase le Chili 4-1 avec un triplé de Rummenigge.
Les Algériens sont donc obligés de remporter leur dernier match contre le Chili, déjà éliminé. Les hommes de Mahieddine Khalef et Rachid Mekhloufi font le boulot et, à la mi-temps, mènent déjà 3-0 avec un doublé de Salah Assad.
Sauf qu’au retour des vestiaires, les Algériens vont baisser le pied et se faire punir. Le Chili revient et inscrit deux buts. Score final 3-2. L’Algérie a fait le travail mais pourrait être éliminée en cas de victoires de la RFA contre l’Autriche.
La rencontre se joue le lendemain et les Algériens n'attendent qu’une chose : soit une victoire écrasante (au moins trois buts d’écart) de la RFA, soit une défaite ou un match nul des Allemands.
Sauf que, ce que les Algériens ignoraient, c’est que les deux équipes ont fait leurs calculs et savaient que si la RFA l’emportait 1-0, elles seraient toutes les deux qualifiées.
Après une très bonne entame de match, ponctuée d’un but dès la 10e minute, les Allemands vont baisser le pied. C’est alors que le “match de la honte” commence. Devant un public médusé, les deux équipes vont faire une passe à dix et faire tourner le ballon.
Les supporters espagnols comprennent alors la situation et sifflent les deux équipes, qui continuent leur promenade de santé. Des “Algeria, Algeria, Algeria” descendent des tribunes.
Malheureusement, cela ne changera rien au résultat et les deux équipes se qualifient grâce à ce score de 1-0. La FIFA, révoltée par ce résultat, décide alors qu’à l’avenir les rencontres décisives de chaque groupe se joueront au même moment pour éviter ce genre de scénario.
L’Algérie est donc éliminée mais le monde entier a retenu deux choses. Premièrement, les Fennecs méritaient de se qualifier. Ensuite, jamais “la disgrâce de Gijon” ne sera oubliée.
En 2014, l’Algérie et l’Allemagne se sont d’ailleurs retrouvées en huitième de finale de Coupe du Monde et, malgré un match héroïque, les Algériens se sont inclinés 2-1 en prolongations. L’Allemagne a, par la suite, remporté la compétition.