Service à la cuillère au tennis : un coup destructeur, n'en déplaise à ses détracteurs
Dans le tennis, il existe une multitude de coups possibles mais tous ne se valent pas forcément aux yeux des amateurs de la petite balle jaune.
Pour engager un point au tennis, il faut faire un service. Si la plupart des gens imaginent un service avec une balle lancée au-dessus de la tête, il existe pourtant un autre moyen pour démarrer un point.
Il est possible au tennis de servir en frappant la balle en dessous de l’épaule, c’est ce qu’on appelle un service à la cuillère.
Le plus populaire des services à la cuillère est celui de Michael Chang face à Ivan Lendl en 8ème de finale de Roland-Garros 1989, alors que celui-ci était touché par des crampes.
Ce geste est extrêmement rare dans le tennis actuel, notamment parce qu’il est considéré comme une sorte de manque de respect pour les joueurs et le public.
Un geste jugé antisportif car non conventionnel dans ce sport, ce qui peut surprendre un adversaire pas attentif qui aura l’impression d’avoir été berné par quelque chose qu’il n’a pas l’habitude de voir.
D’autant que certains estiment que la facilité technique et l’efficacité bien moindre comparé au service au-dessus démontrent un manque de considération de l’auteur pour son adversaire.
Pourtant, contrairement à ce que beaucoup pensent, le service à la cuillère n’est pas une arme totalement inoffensive, même si celui-ci va bien moins vite qu’un service conventionnel.
Il s’agit en réalité d’un très bon compromis selon certains joueurs qui apprécient le fait de pouvoir surprendre un adversaire, qui peut parfois se placer loin derrière sa ligne.
De plus, s’il est bien touché ou frappé avec beaucoup d’effet, ce coup peut devenir difficile à retourner même pour un adversaire averti.
Récemment, celui qui s’est amusé à démocratiser cette pratique n’est autre que l’excentrique Nick Kyrgios, adepte de toutes les pratiques pouvant attirer l’œil des amateurs de la petite balle jaune.
Il est loin d’être le seul à vouloir surprendre son adversaire puisque d’autres joueurs comme Alexander Bublik ou même le Français Corentin Moutet le pratiquent.
Moutet a d’ailleurs démontré son envie de progresser dans cette pratique, lui qui s’est montré particulièrement efficace à Chengdu au premier tour, remportant 5 des 6 points commencés par un service à la cuillère.
Il avait alors déclaré après son match : « Je travaille dur dessus. Je pense que je dois en faire plus, ça marche mieux que mon service normal en fait. Je devrais le faire beaucoup, peut-être sur tous les points à l’avenir. »
Une pratique qui tend donc à se démocratiser peu à peu, ce qui pourrait diversifier le jeu et ainsi permettre de voir de nouvelles façons de jouer, mais qui pourrait aussi la rendre moins efficace.
Ce qui rend ce coup si utile, c’est en effet son côté surprenant, ce qui ne sera plus le cas si les joueurs commencent à le faire trop régulièrement.
Bien mieux vu aujourd’hui qu’à l’époque, le service à la cuillère pourrait donc devenir un coup sur lequel n’importe qui pourrait se reposer pour peut-être donner au public un brin de spectacle supplémentaire.