Sourd et aveugle : l'histoire touchante de Cyril Jonard, médaillé de bronze aux Jeux Paralympiques
Si vous ne connaissez pas Cyril Jonard, vous allez découvrir la vie d'un homme absolument passionnant. Un judoka sourd, atteint par le syndrome d'Usher, qui lui a fait perdre la vue. Pourtant, malgré cela, Cyril Jonard n'a jamais baissé les bras… au contraire.
Passionné de judo, il commence le sport dès ses cinq ans, selon Le Figaro. À l'époque, le garçon est sourd, mais n'est pas malvoyant, et apprend toutes les bases de son sport.
Rapidement, Cyril Jonard enchaîne les bonnes performances et intègre l'équipe de France pour les sourds à 19 ans, en 1995, avec qui il remporte les championnats du monde, à Miami.
Malheureusement, à cause du syndrome d'Usher, Cyril Jonard perd peu à peu la vue et, en 1999, il intègre la Fédération de judo handisport, dans la catégorie des malvoyants, selon Le Figaro.
Pour participer aux Jeux Paralympiques, en para judo, il faut être malvoyant ou non-voyant, c'est l'unique condition. Les personnes sourdes, quant à elle, participent aux Deaflympics.
En 2001, le para judoka remporte pour la première fois les championnats de France handisport… une compétition qu'il gagnera chaque année jusqu'en 2009 !
L'année suivante, il remporte sa première médaille mondiale dans la catégorie des -81 kg, en revenant avec le bronze de Rome. De bon augure pour ses premiers Jeux Paralympiques en 2004.
Cyril Jonard arrive préparé à Athènes, en 2004, pour les Jeux Paralympiques. Dans la catégorie des -81 kg J2 (malvoyant), le Français déroule son judo et, malgré son double handicap (surdité et malvoyance), remporte l'or : sa première médaille paralympique.
La suite ? Un titre de champion d'Europe en 2005, et deux titres mondiaux en 2006 et 2007. Le Français arrive donc dans la peau du favori à Pékin, mais doit se contenter de l'argent, chez les -81 kg.
Cette Olympiade chinoise marque un coup d'arrêt pour le Français, qui se blesse sérieusement au genou, comme il l'explique dans son autobiographie Une flamme pour sortir de l'ombre, coécrite avec le journaliste Kevin Cao.
À partir de 2008, Cyril Jonard doit faire face à trois défis : soigner son genou, gérer l'évolution du syndrome d'Usher et la perte progressive de sa vue et adapter ses entraînements pour rester au plus haut niveau mondial.
Après des années de galère, il revient en 2016, à Rio, à 40 ans. Le Français termine neuvième, mais prouve qu'il peut encore combattre au plus haut niveau mondial.
Le défi est clair : retrouver une médaille paralympique à Tokyo, en 2020. Malheureusement, le Français ne sera pas sélectionné, Nathan Petit lui étant préféré. Toutefois, 2021 marquera l'apparition d'une de la catégorie J1 en para judo, réservée aux non-voyants.
Cela va tout changer pour Cyril Jonard. Chez les J1, en -90kg, il va remporter l'or mondial à Bakou en 2022, à 46 ans. Dans son autobiographie, il explique : "Mon objectif est clair : l'or. L'or pour mon papa, pour ma maman. L'or pour ma femme, ma fille, mon fils."
"Chaque matin, je pense au samedi 7 septembre 2024. Je réfléchis à toutes les possibilités. Mes futurs adversaires (...) Cette flamme m'anime au quotidien dans la pénombre" écrit-il.
Et le 7 septembre, Cyril Jonard est allé chercher le bronze, devant un public fou à l'Arena Champ-de-Mars. Dansant la macarena devant la foule, portant son fils sur ses épaules, en courant dans tout le stade, Cyril Jonard a réussi son défi : une médaille à Paris, devant sa famille, à 48 ans. Merci pour les émotions Cyril, merci pour tout !